lundi 29 juin 2009

Sur les chemins de la contrebande : Ulan-Bator --> Irkoutsk


6 - 8 mai
36 heures de train

La providnitsa nous conduit dans notre cabine. Elle est occupée par une charmante dame australienne. C'est une prof retraitée très pimpante et d'une charmante conversation. Elle a un petit côté british quand elle s'exclame toutes les 5 minutes : "Oh, lovely !"

Les steppes mongoles défilent par la fenêtre, nous "cuisinons" nos habituelles nouilles instantanées, et nous montrons comment les cuire à notre voisine héberluée. Le voyage semble devoir être sans surprise. Mais à l'approche de la frontière, un quatrième passager arrive dans notre cabine, introduit par la provodnitsa. C'est une dame mongole qui semble extrêmement chargée de sacs. Elle nous fait un petit sourire en coin puis se met au travail...

Elle sort d'abord des habits de sport neufs. Elle arrache les étiquettes, les jette puis retourne joggings et T-shirts pour qu'ils ressemblent à du linge sale. Elle sort ensuite toute une série de sacs de sports neufs et les range les uns dans les autres, comme des poupées russes, jusqu'à ce qu'ils ne forment plus que deux gros sacs. Elle range les habits neufs en boule dedans.
Puis elle passe aux produits alimentaires: d'abord des paquets de thé chinois qu'elle dissimule ici et là, puis une douzaine de bouteilles de whisky, et pas n'importe lequel : du Chivas Regal ! Elle plie soigneusement les boîtes en carton de chaque bouteille et les cache dans des sacs. Elle fait ensuite disparaître les bouteilles une à une, dont une au fond de son sac à main.
Une autre dame mongole, qui exerce apparemment la même activité, passe de temps en temps la voir. La providnista a l'air de bien s'entendre avec elles ; elle trouve sans aucun doute son intérêt dans ce trafic.
Notre contrebandière finit son œuvre en soupoudrant les coins sombres du compartiment de baskets neuves et de casquettes de marque (toujours empilées en mode poupées gigognes).

Nous faisons part de ces événements à la bonne dame australienne plongée dans son livre. Elle est affolée et semble avoir des palpitations. A l'évidence, c'est le plus grand morceau d'aventure de sa vie paisible. Ce manège nous fait quant à nous bien rire et nous engageons des paris : je souhaite le succès de la contrebandière mongole, Charly prend le parti du douanier russe qui ne va pas tarder à arriver.

Nous attendons avec impatience la frontière. De toute façon nous allons y passer des heures inutiles ; un peu de suspense est le bienvenu !

Le passage des officiers de l'immigration se passe bien. C'est plutôt nous qui sommes stressés de ne pas avoir coché le bonne case d'un formulaire russe un peu obscur. Le douanier arrive enfin, avec son regard bleu acier et son élégant uniforme. La contrebandière mongole est un peu fébrile, la dame australienne est tellement stressée qu'elle ne comprend pas quand il lui demande d'où elle vient, nous répondons à cette même question puis retenons notre souffle.

Le douanier demande en russe à la dame mongole d'ouvrir son sac, elle transpire le stress et s'exécute en lançant un flot de paroles en russe. Elle est très forte et ne fait surgir de son cabas qu'un amas de vêtement. Mais le douanier a déjà détourné le regard pour remarquer une basket rose fluo et flambant neuve mal dissimulée. Charly esquisse déjà un demi-sourire de victoire.

Nous avons les yeux rivés sur la scène. La dame mongole parle, parle, parle puis rassemble ses deux mains comme si elles étaient menottées. Le douanier répond des choses en russe puis... tourne les talons, sans fouiller les autres sacs ! Aucun billet n'a été glissé dans sa main - nous en sommes certains. Pourquoi est-il parti ? Le mystère demeure mais j'ai gagné le pari !

Le passage de la frontière se passe sans autre fait notable, si ce n'est des toilettes fermés pendant de longues heures et la présence de changeurs à l'air et aux taux louches. Nous quittons la frontière à la nuit tombée, la contrebandière mongole a disparu.

La nuit tombe, nous allons louper la magnifique vue sur le lac Baïkal !

Charly se lève quand même à 4h30 du mat' pour voir si on aperçoit le lac, mais on ne voit rien et il se rendort aussitôt. Je me relève un peu plus tard mais on n'aperçoit rien de plus que des bouleaux. Tant pis ! Nous approchons de notre premier arrêt en Russie : Irkoutsk, tout le monde descend !


Et pour finir, nous vous laissons contempler l'inénarrable classe russe (deux voyageurs de notre compartiment) :

1 commentaire:

  1. Bonjour, tout le monde, je suis Adrik Vadim vivant à Kurgan City, je veux partager avec vous tous ici comment M. Benjamin m'aide avec un prêt de 15,000,000.00 roubles pour démarrer ma livraison de boissons alimentaires après tout ce que j'ai travaillé plusieurs hôtels ici à kurgan juste pour gagner ma vie mais malheureusement j'avais encore des difficultés à payer un loyer mais je remercie Dieu maintenant que je suis un travailleur indépendant maintenant avec 5 travailleurs qui travaillent à ma charge. Juste si vous recherchez la liberté financière, je vous conseillerai de contacter M. Benjamin avec cet e-mail ci-dessous et le numéro d'application. 247officedept@gmail.com + 1-989-394-3740

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