dimanche 7 juin 2009

Kyoto donc

3 - 5 avril

Malgré l'éloignement relatif de notre base à Osaka, nous découvrons bien évidemment les fameux temples de Kyoto. Le Ginkaku-ji, ou Pavillon d'Or, merveille de finesse, le Ryoan-Ji, le Kinkaku-Ji, etc etc. Il serait je trouve un peu vain de tous vous les énumérer, car comme on dit, nous avons bouffé du temple pendant ces trois jours sur place. Les jardins sont la plupart du temps plus enchanteurs que les bâtiments eux-mêmes. Nous découvrons aussi avec une certaine réserve les "jardins zen", qui consistent en de grandes surfaces de gravier, avec trois rochers dedans : symboles de la perfection artistique pour les Japonais, ils nous laissent véritablement... de pierre.

Bien entendu la fatigue guette, et au millième temple on finit par tout confondre, comme cela nous arriva avec l'art bouddhique d'Asie du Sud-Est, lorsque nous arrivâmes en Thaïlande. D'autant qu'un des plus gros jours de visite fut marqué par une pluie battante qui ne rendait pas les longs trajets des plus aisés. Mais la science des jardins, la disposition des temples, le calme qui y règne, semblent toujours apporter un renouveau, une fraîcheur, qui nous fait toujours vouloir en voir plus.

Chaque temple avait sa particularité, bien évidemment. Celui pourtant qui nous marquera le plus, outre le fameux Pavillon d'Or, sera un temple unique, dont le nom m'échappe et qu'on baptisera volontiers "temple aux portes shinto". Il s'agit de se promener le long de chemins entre des groupes de temples, chemins entièrement recouvert des fameuses portes japonaises orange. Surgit l'impression d'être dans un film fantastique, en train de traverser un passage spatio-temporel, au milieu d'une paisible nature. Je n'avais pas eu le temps de visiter ce temple lors de mon premier passage, je suis ravi de le découvrir.

Et puis, bien entendu, ce qui est pour moi une des merveilles du monde, le Sanjusangendo, le Hall des 1000 Bouddhas, 1000 représentations identiques de Kannon, le Bouddha debout, entourant une représentation géante de Kannon assise, de 20 mètres de haut. Le tout est protégé par 40 divinités fort stylisées, dans un long hall qui semble ne jamais devoir finir de délivrer son cortège de statues à la finesse rare. Impossible de faire des photos, aussi vous ne verrez rien d'une chose absolument hallucinante.

Kyoto c'est aussi une ambiance, comme on dit. Pas uniquement celle de la vieille ville, toute droite sortie d'un film de Kurosawa, des ruelles à lanternes japonaises et des geishas entraperçues à travers les vitres d'une voiture de luxe. Kyoto est surtout une ville japonaise normale, molle, douce, bourrée de petits restaurants sympas et populaires, de pubs animés et de gros restaurants pour touristes. Kyoto est, plus peut-être que Tokyo, un condensé du Japon, de ses contradictions permanentes entre modernité et traditions. Un coup religieuse. Un coup ultra-moderne. Un coup jeune. Un coup vieille.

Une image nous a d'ailleurs particulièrement marqué : à la sortie de la visite du Pavillon d'Or, un stand vendait des bondieuseries griffées Hello Kitty. Comme si le bouddhisme et le capitalisme à la japonaise avaient enfin fini par se marier.





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