dimanche 28 juin 2009

Dans la steppe (2/3) Aglaé et Charly, rois du désert !

4 mai

Nous nous réveillons un peu contrariés et inquiets. Nous faisons une toilette de chat près d'un bidon rempli d'eau : évidemment il n'y a pas de douche dans une yourte. Par contre, il y a des panneaux solaires pour produire un peu d'électricité... afin de faire marcher la télé (et une ampoule). Notre voyage a été l'occasion de constater qu'il y a toujours une télé partout, même dans les endroits les plus paumés et les plus pauvres.

Nous avalons une espèce de bouillie de riz sucrée pour le petit-déjeuner et partons tous de suite à dos de nos chameaux à fourrure. Les membres de la famille réaparaissent juste pour nous dire "au revoir". Nous nous dirigeons vers une chaine de petites montagnes caillouteuses au loin.

Notre guide chantonne très agréablement, nous passons près de gigantesque troupeaux gardés par des hommes à cheval ou à moto. La lumière est sublime et l'herbe rase prend des couleurs étranges: vert, jaune, marron ou orange. Notre bonne humeur revient instantanément devant un si beau paysage.

Au bout d'un long trajet, nous arrivons à un tas de roches recouvert d'écharpes bleues turquoises. C'est apparamment non seulement un lieu sacré mais aussi un point de rencontre pour les nomades. Nous y voyons au moins trois personnes de familles différentes réunies. Quelle foule!


Cette halte nous permet de reposer nos genoux, toujours mis à rude épreuve. La balade reprend, cette fois en longeant les montagnes de roches escarpées. Nous atteignons notre prochaine famille d'accueil à l'heure du déjeuner.

Nouvelles présentations, il y a surtout des femmes et des enfants. Très vite, on ne fait guère attention à nous. Le repas est à nouveau très bon. Il est évident que les familles font des efforts pour leurs hôtes en cuisinant avec des légumes (il n'y a que du mouton et du lait dans la cuisine traditionnelle mongole) et en nous proposant des sachets de thé noir (à la place du thé au lait salé).

Nous croisons d'autres Français ; ils voyagent avec Terre d'Aventure et ont dormi là la veille. On se demande alors en quoi les tours proposés par Ger to Ger en immersion sont différents des autres. Surtout que nous sommes cette fois logés dans une "yourte d'amis", construite exprès pour les touristes. Nous nous sentons à nouveau un peu mal à l'aise et décidons d'aller faire un sieste au lieu de râler.


Le maître de la famille vient nous chercher pour la balade à cheval prévue pour l'après-midi. Il est très gentil et semble vraiment content de nous voir. Il nous aide à monter en selle et part au trot dans la steppe en faisant signe de le suivre. Heureusement pour nous qu'on a déjà un peu fait de cheval !

Le sentiment de trotter dans la grande steppe et de pouvoir guider librement sa monture est incroyable (notre guide tenait nos rênes pour les chameaux). Nous oublions instantanément les déceptions de la veille et les craintes de ce midi. Charly peine un peu avec son cheval qui obéit moins bien que le mien (enfin, c'est peut-être la faute du cavalier?).
Notre hôte nous fait signe de l'aider à rassembler son troupeau de mouton. Charly et moi partons donc chacun au trot de notre côté pour ramener les moutons trop aventureux. C'est super marrant, nous sommes aux anges!

Une fois notre tâche de bergers accomplie, nous partons en direction de magnifiques dunes de sables. Au milieu, un petit lac bleu-ciel au bord duquel nous descendons de nos montures. C'est superbe, on se croirait dans le Sahara ! Charly est tellement content qu'il manque de se rouler dans le sable.


Sur le chemin du retour, nous passons près du troupeau de cheval de notre hôte. On aperçoit rapidement une jument coincée dans une flaque de boue ; un petit poulain attend sur le bord d'un air malheureux. Nous nous arrêtons, notre hôte me donne la garde de nos trois chevaux et il entreprend de sortir de l'eau le cheval blessé. Charly va l'aider. C'est une entreprise difficile car le cheval est tellement faible qu'il ne tient plus sur ses jambes. Il tremble violemment de froid.
Un autre monsieur arrive à la rescousse (mais d'où sort-il, il n'y a aucune yourte en vue?).

L'homme me confie ses deux chevaux. Ceux-ci sentent vite mon inexpérience et commencent à se faire la belle. Je m'accroche de toutes mes forces à la longe et manque de me faire traîner par terre. A mes cris effrayés (mais comment dit-on "au secours" en mongol?), il vient me tirer de cette délicate situation.

Une fois la jument sauvée des eaux, son poulain affamé se précipite pour la têter, mais il est repoussé. L'autre monsieur les emmène tous les deux avec lui pendant que nous rentrons de notre côté.

Le retour est aussi beau que l'aller, moins les cris de détresses que poussent mes genoux endoloris. A notre arrivée, un bébé chameau maladroit et visblement égaré s'est approché de nos yourtes. Nos chevaux, qui ne connaissent pas cette bête, sont morts de peur et nous les retenons à grand-peine.


Pour la petite histoire, le bébé chameau retrouvera sa maman chameau. Après un concert de cris étranges, ils disparaîtrons tous deux dans le soleil couchant, sous nos yeux émus.

Dans la famille qui nous accueille, il y a une petite fille de 4-5 ans. Elle s'est précipitée sur nous dès notre arrivée. A notre retour de balade, elle joue avec un bébé chèvre qui la suit partout. Dès qu'elle comprend qu'on la trouve trop mignonne, elle ne nous lâche plus d'une semelle pour qu'on joue avec elle. Ce qu'on fait avec plaisir.

Sa robe verte est couverte de poussière et de crottes séchée ; cette petite fille est par ailleurs la reine des grimaces. Elle passera la soirée à se jeter dans nos bras, à ne pas vouloir descendre des épaules de Charly et à nous courir après. Le meilleur moment restera une partie de cache-cache avec le petit poulain, qui nous poursuivait autour d'une yourte. Grâce à elle, nous passons une super soirée!



Après un gros bisous baveux, la petite va faire dodo. Nous dînons avec notre hôte et partons nous coucher dans notre petite yourte. Il y a des milliers d'étoiles dans le ciel, mais l'air devient devient vite glacial. Nous nous endormons absolument ravis de cette journée.

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