vendredi 26 juin 2009

Premier jour à Beijing : curiosité renouvellée

19 avril

Retrouvailles avec N, enfin pour Aglaé : je ne le connais quasiment pas. Il pousse un petit vélo : sûrement une technique de camouflage pour avoir l'air d'un Pékinois ! Il nous accompagne le long du trajet pas très court entre le métro et son immeuble, trajet que nous allons parcourir une bonne dizaine de fois pendant notre séjour sur place. Il nous montre son appartement, qu'il partage avec deux autres colocataires étranges : un Suédois autiste (il ne nous adressera jamais la parole, peut-être était-il muet) et un Hong-kongais, semi-top-modèle masculin à ses heures (si, si), qui s'aime beaucoup.

L'appartement est une caricature de colocation de garçons, une garçonnière pur jus : une des marottes des trois amis est de se "trouver" des girlfriends locales. Voilà donc un appartement très grand, très vide et très plein de poussière. S'y entassent dans la cuisine, dont les placards et le frigo ne sont pas très remplis, une dizaine de sacs poubelle prêts à exploser et des cadavres de bouteilles en plastique.


L'appartement me fait rire ; Aglaé, en bonne fille un peu maniaque, manque de s'étouffer. Point n'est besoin de dire qu'elle ne se sent pas très à l'aise dans l'appartement ! Mais nous sommes si contents d'être logés, qui plus est chez quelqu'un que nous connaissons, que nous oublions rapidement la "sobriété" du lieu.

Lamas toujours cracher
Après avoir un peu traîné, nous nous dirigeons vers le temple des Lamas. Un peu à reculons, je vous l'avoue, parce que nous sommes toujours sous le coup de l'overdose culturelle qui nous avait frappé à Xi'an. D'ailleurs, l'idée même de Pékin nous fait peur : il ne s'agit que d'aller voir des temples célèbres, de les visiter dans tous les coins, bref, de faire exactement ce dont nous sommes las.



Or, le Temple des Lamas est une merveille et nous réveille de notre engourdissement culturel : construit pour célébrer l'amitié (à l'époque) entre le Tibet et la Chine, il nous montre pour la première fois l'architecture tibétaine que beaucoup se démènent pour aller voir au Tibet. Tous contents de voir cette fameuse architecture, nous passons de bâtiment en bâtiment, découvrons les toits en tuile jaune qui sont la marque des temples pékinois. A l'intérieur du dernier temple, une gigantesque statue de Bouddha nous écrase et nous humilie.


Ce qui est plus humiliant plus pour eux que pour nous, c'est ce petit panneau devant le temple :


Surtout, nous avons face à nous une ferveur jusqu'ici absente du paysage religieux chinois (qui était un paysage plutôt vide). Partout des gens qui brûlent des cierges, qui s'allongent quasiment par terre à force de faire des courbettes, qui se roulent dans des états mystiques assez frappants. Alors que le reste des Chinois a abandonné quasiment toute forme de bouddhisme, les bouddhistes d'obédience lamaïste (attention ce ne sont pas forcément des Tibétains) sont très très pieux. Cela fait un bien fou, et c'est peut-être la cause de la disparition de notre overdose culturelle : le Temple des Lamas affiche une vie, une ambiance, qui donne l'impression que le lieu est autre chose qu'une (belle) coquille vide.



La soirée se termine dans un charmant petit restaurant de nouilles avec N, après s'être faits littéralement virer de l'appartement par J, le coloc' Hongkongais, qui voulait profiter de son temps avec une "amie" coréenne : après avoir passé 10 minutes à nous dire "ah vous partez, bon appétit alors, hein, au revoir, hein AU REVOIR, BON APPETIT", nous avons fini par mettre les voiles.

Les nouilles seront d'ailleurs parmi les plus délicieuses possibles.

Nous avions un peu peur de l'ambiance grise et froide de Pékin, nous avions torts et en sommes ravis !

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