Apres la poesie embrumee de la baie d'Halong, nous nous reveillons dans le brouhaha pluvieux d'Hanoi. Si cette ville m'avait paru des plus hostiles lors de notre difficile arrivee a 4h30 du matin, j'avais au fil du temps, et aidee par des desserts suculents, reussi a apprivoiser ce grand capharnaum.
Momie, pluie, sucreries
Lever tot pour aller rendre visite a la momie d'Ho-Chi-Minh. Nous sommes dimanche et une foule gigantesque forme une queue sans fin, composee d'etrangers mais aussi de beaucoup, beaucoup de Vietnamiens. Le mausolee est dans l'habituel style sovietique gris-pas beau et des gardes veillent d'un air severe a ce que tout le monde se taise et garde l'air respectueux. On ne peut pas s'arreter devant le cercueil de verre, c'est comme un grand defile perpetuel. Ho-Chi-Minh a juste l'air d'un grand-pere en cire... et dire qu'il doit y avoir plus de visiteurs par an qu'au Taj Mahal! La visite se poursuit dans un jardin ou l'on visite sa maison sur pilotis. Il faut reconnaitre qu'au moins il n'avait pas la folie des grandeurs! Par contre, les multiples boutiques de souvenir cadrent un peu moins bien avec l'austere esprit communiste qui baigne les lieux.
A notre retour a l'hotel, nous demandons craintivement a la gerante si nos passeports n'ont pas ete refuse a l'ambassade. Elle nous repond sur un ton neutre qu'ils sont deja revenus... et avec les visas! Nous nous retenons de lui sauter au cou et contemplons avec delectation les tampons officiels de la Republique Populaire de Chine. Le gros poids qui pesait sur mon estomac disparait instantement, car contrairement a Charly qui ne se faisait plus trop de souci, je n'avais pas voulu vendre la peau du panda avant de l'avoir tue.
Le coeur leger, nous passons le reste de notre temps a Hanoi a nous plonger dans le guide de la Chine, a essayer de rattraper le retard du blog dans le cyber-cafe rempli de gamins fous furieux et a nous goinfrer de delicieux desserts gluants...
Nous dejeunons ou dinons souvent avec David, personnage decidement bien sympathique. Une personne simple et d'une grande gentillesse, qui parle de son metier (il travaille dans des centrales thermiques et supervisent les travaux) avec passion. Il semble tout droit sorti d'une autre epoque.Eclaircies
Nous decidons de nous promener au bord d'un petit lac en plein coeur de la ville, avec une charmante pagode construite sur la petite ile qui est au milieu. Ce lac est mysterieusement peuple de gigantesques tortues (descendantes d'une Tortue d'or qui a repris a un empereur son epee celeste car il n'en avait plus besoin en temps de paix). Personne ne sait comment elles survivent la, en pleine ville; si elles ont ete apportees la pour entretenir la legende ou si elles se sont juste adaptees a ce nouveau milieu.
Assis sur un banc, nous cousons les drapeaux des pays traverses sur un de nos sacs a dos (nous les avons achetes au Nepal, et n'avons toujours pas trouve le courage de nous y mettre), quand un vieux monsieur tres elegant, avec un chapeau et un velo a la main, nous demande (en francais) si nous sommes des etudiants francais. Nous sommes tres etonnes car nous etions silencieux, apparemment nous avons une tete de Francais! Il nous explique qu'il est marie a une francaise et qu'il a ete prof de maths a la Sorbonne.
Apres nous avoir pose quelques questions, il s'en va, visiblement content d'avoir croise des gens lui rappelant ses etudiants. Il fait partie des ces personnes d'un cerain age que nous croisons parfois dans la rue, qui ont une elegance un peu demodee et tres europeenne. Coiffes d'un chapeau ou d'un beret, ils semblent etre les fantomes silencieux d'une epoque revolue, perdus au milieu d'une foule bruyante et homogene dans son inelegance.
Il faut dire que les femmes vietnamiennes sont traditionnellement vetues d'une tunique et d'un pantalon decoupes dans le meme tissu fleuri, ce qui nous donne l'impression qu'elles sont toutes en pyjamas! Les hommes sont habilles comme dans tout l'Asie: en chemisette. Par contre, les jeunes filles doivent porter une uniforme tout blanc quand elles vont au lycee. Dans le delta du Mekong, nous avions ainsi croise des files de silhouettes blanches, bien droites sur leurs velos, coiffes de chapeau en paille de riz. De vraies apparitions!
Un moment exquisPB, qui nous avait deja invites a prendre l'apero au Metropole, nous invite a diner chez lui. C'est un veritable enchantement: sa tres belle maison est decoree avec enormement de gout (le meilleur du gout europeen associe au meilleur du gout asiatique en somme), de la musique europenne accompagne notre diner (depuis combien de temps n'avions-nous pas entendu du classique ou du bon jazz???), nous buvons du vin francais avec grand plaisir... Une charmante soiree avec un homme qui connait bien l'Asie, qui nous parle de la famille imperiale thaie qvec passion, et nous raconte la curieuse histoire de son ancetre, directeur de la compagnie de navigation du Mekong au Laos. Cette petite plongee dans une ambiance francaise nous fait le plus grand bien, surtout que les rencontres que nous faisons, meme droles et sympathiques, ne sont d'habitude pas d'une si grande finesse intellectuelle.
Nous aurons un peu pris notre temps a Hanoi et sommes reposes et prets a parcourir les immenses espaces qui nous attendent en Chine.
Nous aurons un peu pris notre temps a Hanoi et sommes reposes et prets a parcourir les immenses espaces qui nous attendent en Chine.
hey ! ça fait du bien de vous retrouvez enfin ! je me demandais un peu ce qui se passait... je vous fais plein de gros bisous
RépondreSupprimerC'est mal de tuer les pandas Aglae. C'est très mal.
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