Apres quelques brefs mots haches, un peu confus, typiques des retrouvailles, Sylvia nous jette dans un taxi qui passe par la. Nous decouvrons un fait etonnant : les conducteurs de taxis chinois, au bord de la parano, se protegent derriere d'imposants grillages en fer. Il s'agit de leur glisser indications et billets a travers les barreaux, sans savoir exactement qui de nous ou du chauffeur est enferme en prison. Peut-etre les patrons des compagnies de taxi enferment-ils leurs employes le matin, avec une securite enfant, et viennent leur ouvrir la porte le soir, une fois qu'ils ont bien travaille. Possible. Mais comment font-ils pour aller aux toilettes ?
Nous decouvrons aussi les bas prix absolument dements des taxis chinetoques : 7 yuans, soit 70 centimes d'euros, pour les 3 premiers kilometres. Entre rien et pas grand-chose, ca degoute un peu de prendre le bus, sauf que les tickets valent 1 yuan.
Apres une breve course, nous atterrissons devant la barre d'immeubles de Sylvia. Oui car tout le monde ici habite dans sa barre d'immeubles, chinese style, la ou en France c'est reserve aux HLM. 12 etages plus loin, nous voila dans son appartement super cosy : de la place, de la lumiere, une ambiance moelleuse comme son canape. Nous decouvrons Taal, une de ses deux collocs, une Israelienne un peu bourrue mais plutot sympa, et a l'unanimite generale je decide de foncer prendre une douche.
Tres singulier, la douche a la chinoise, elle se prend AU-DESSUS de chiottes a la turque, c'est-a-dire que si vous ne faites pas attention, vous pouvez tomber dans les toilettes, et la, qui sait si on peut vous repecher.
RECUPERER
Aglae fait de meme, afin de tuer les deux dernieres nuits de sommeil sans douche, et je me pose sur le canape (je manque de m'endormir). Et la, sublime, sensationnel, Sylvia nous cuisine, devinez quoi...
(de la bouffe chinoise ?)
(des tapas ?)
NON, une SALADE a l'huile d'olive, des tomates, des produits frais, sans sauce, pas cuits. Le bonheur absolu, la simplicite meridionale juste pour nous. Nous nous lechons les babines, tout en nous rendant compte que c'est bien mignon la decouverte de l'autre, de sa cuisine et de ses moeurs, mais de bons produits occidentaux, c'est quand meme mieux que la nourriture des sauvageons.
Sylvia est toujours aussi enchanteresse. Animee, drole, elle enchaine les sujets de discussion, nous fait rire et nous met au courant de la vie des expatries de Kunming. Cette ville attire en effet un grand nombre d'etudiants : il y fait bon vivre, l'ambiance est calme, c'est une grande ville sans etre un labyrinthe. Il est vrai que nous avons senti en nous promenant sous ses gigantesques immeubles vitres un parfum relaxant, un calme pas presse, qu'on trouve rarement a l'ombre des grands gratte-ciels.
Petite balade avec Silvia
Un petit pont, un petit lac, une petite biere
Les Chinois, maitres de l'art des pots de fleurs
Nous voici donc avec les Yuans, premiere monnaie pas trop fantoche depuis longtemps (quoique, impossible de se procurer des yuans hors du pays chinois...). Monnaie un peu ennuyeuse, hormis les portraits de Mao sur chaque billet : en effet l'eventail de jeux de mots est tres limite, contrairement aux Dongs et aux bahts (imbahtables question jeux de mots).
Foin de considerations monetaires. Nous nous mettons en quete d'un bar avec Silvia, dans une rue remplie de petits cafes sympas, qui ressemblent aux cafes les plus confortables de Paris : canapes, poufs, ambiance vraiment sympa (en gros les serveurs sont les potes des clients, puisque souvent ce sont des collegues etudiants qui travaillent le soir dans ces cafes).
Nous rejoignons une belle smala internationale : Italiens, Espagnols, Americains, Coreens, Anglais, Chinois. Ca parle toutes les langues, et dans tous les sens. Le pire, c'est que Silvia les maitrise toutes : elle nous parle en francais, puis s'adresse aux autres en catalan, en espagnol, en anglais, en chinois, en italien. Le tout fluently. La classe.
Apres une grosse biere chinoise, nous faisons 3 metres cinquante pour nous retrouver dans un restaurant taille pour les nains : des tuyaux passent a ma poitrine, et me forcent quasiment a ramper pour rejoindre la table. Silvia, qui n'est pas forcement tres grande, prend une revanche bien meritee, et rit sous cape de nos tailles elephantesques. Avec le boyfriend americain de Silvia et une Canadienne francophone, nous degustons de grosses assiettes de boeuf parfume, de legumes epicees, de puree onctueuse au piment....
Ah oui, je vous l'avais pas dit ? Contrairement aux croyances populaires, les Chinois mangent beaucoup de patates, peut-etre plus que nous. Ils adorent notamment la puree, la patate ayant ete introduite et cultivee en masse des l'arrivee des Portugais, il y a quelques centaines d'annees : en effet la patate pousse la ou le riz a renonce a s'installer. On voit donc partout dans la rue des gens vendre toutes sortes de preparations a base de patates, toutes plus bizarres les unes que les autres. Et ca, il faut avouer que ca defrise nos a priori sur la nourriture chinoise.
Quant au reste, c'est passionnant tellement c'est bon. Des saveurs de menthe, de coriandre, nous jettent dans les bras de Silvia avec des rales de plaisir. Je goute notamment du fromage de chevre grille. Pas tres fort mais divin.
La fin de la soiree se perd dans des brumes de biere, de gateau au chocolat et de fatigue meles. Nous sommes revenus dans le premier bar, avons consomme une premiere biere, avant de tomber dans un demi-sommeil pas tres leger. Silvia a fini par remarquer notre amorphisme, et nous a gentiment propose de rentrer a la maison avec elle.
Il y a eu un trajet en taxi.
La ville semblait morte a cette heure-ci.
Il y a eu l'appartement endormi, il ne fallait pas reveiller les colocataires. Silvia nous a dit bonsoir, parce qu'elle dormait avec son boy, dans un immeuble a cote, nous laissant sa chambre (trop sympa, oui). Puis c'est le trou sans fond, et dans ce puits de sommeil, Marius qui m'envoie cette vision :
Hello,
RépondreSupprimerHeureux de lire que vous êtes enfin en Chine, prêts à découvrir cet immense pays si particulier aux dires d'une collègue qui y a voyagé pendant 15 ans, à raison de 6 mois par an (il y a une dizaine d'années). Je lui ai donné l'adresse de votre blog.
Elle suit avec beaucoup d'intérêt, votre périple, et peut ainsi voir que les lieux, à partir de vos descriptions détaillées et variées, ont beaucoup changé, surtout en ce qui concerne les modes de vie et de contact avec les population.
Voilà, ici, nous avons rangé les skis et sortons maintenant les vélos.
Le soleil semble s'installer, chic !
Les cousins vont bien et vous embrassent.
Nous aussi par la même occasion, bonne continuation.
Anne et Patrick
Ah quel bonheur de revoir ce fier marius au pays des pommes de terre: lui qui a une si bonne tête de patate germée!
RépondreSupprimerben nous on a pas rangé les skis car il reneige de temps en temps, et on sort pas les vélos car les pentes sont trop abruptes, on préfère essayer de ranger pour l'arrivée du 1° contingent des australiens samedi: les sydneyens.
cet épisode chinois est tellement bien écrit comme d'hab que ça donne faim et envie de dormir dans le canapé comme si on y était.Bisouxxxx.