mardi 28 avril 2009

Premiers pas a Tokyo, premier sake sous les cerisiers

28 mars


Charly sera mon guide enthousiaste pendant 10 jours (il est alle au Japon l'hiver dernier avec son frere, et c'est grace a cette experience reussie qu'il est passe de Super casanier a Super Backpacker). 10 jours seulement au lieu des 15 initialement prevus. Le cours Yen/Euro etait en effet en notre defaveur et apres reflexion, nous avons prefere passer moins de temps dans ce pays onereux et en profiter avec un budget correct plutot que de passer 15 jours a se restreindre sur tout. Retrospectivement, c'etait la bonne decision, nous en avons profite a fond!


Charly me guide vers mon premier temple japonais, dans le quartier d'Asakusa ou nous venons de passer la nuit. Une grande animation y regne. Les fideles caressent la tete d'un bouddha dore, brulent de l'encens et se mettent la tete dans la fumee. Le temple n'est pas tres ancien mais plutot joli, il est surtout orne d'une gigantesque lanterne rouge et d'une multitude de lanternes blanches. L'ambiance est a la fois detendue et recueillie. Des petits stands vendent offrandes pour les dieux et nourritures pour les humains (hum... les bananes enrobees de chocolat!).


Il fait tres froid et nous commencons a nous demander si nous sommes bien au printemps et si les cerisiers seront bien en fleurs. Nous n'avons pour l'instant rencontre que de fausses branches de cerisier en plastique!


Nous passons pres d'un immeuble esigne par Stark, completement loufoque: un cube noir avec un espece de spermatozoide dore sur le toit. C'est cense representer un verre de biere (tres tres) stylise.


L'absence de lits disponibles a Tokyo fait que nous ne dormirons jamais deux nuits au meme endroit. Premier transfert de nos gros sacs vers une auberge de jeunesse un peu excentree mais claire et sympathique.


Des fleurs, des fleurs, encore des fleurs!

Nous foncons ensuite en metro vers le parc de Ueno dans lequel se trouvent plein de musees. Je signale au passage que la carte de metro de Tokyo est tellement compliquee et la ville est si vaste qu'on dirait une peinture abstraite coloree. Pour simplifier les choses, toutes les lignes n'appartiennent pas au meme resau et un billet ne marche que sur un reseau. Le casse-tete...


Nous arrivons donc dans ce parc et bondissons immediatement de joie. A droite, a gauche, partout, des cerisiers couverts de fleurs blanches! Nous nous emerveillons avec la foule de Japonais qui a envahi les lieux pour l'occasion. Quelle chance que nous soyons au Japon pile au bon moment (la floraison ne dure que 2 semaines). Pourtant fan de musees, j'ai du mal a accepter d'abandonner le parc pour entrer le Tokyo National Museum.

Le musee abrite de tres belles sculptures, beaucoup de bouddhas, des guirlandes d'or tombant des plafonds d'une finesse incroyable, de la calligraphie, des vases. Beaucoup de choses donc, et nous coupons la visite par une promenade dans le petit jardin du musee, charmant. Tous ces objets me donne un bon apercu de l'art japonais mais Charly est decu car la section peinture est fermee. Il l'avait beaucoup aimee lors de sa premiere visite.


Du sake, du sake et encore du sake!

Nous ressortons au milieu des cerisiers et decidons de nous asseoir avec notre gouter sur une des baches prevues a cet effet, comme les gens qui nous entourent. Nous avons a peine le temps d'avaler deux grains de pop-corn que des jeunes Japonais pique-niquant non loin de nous se precipitent EN COURANT vers nous. Ils ont des canettes a la main. Nous nous joignons a eux, ravis par cet accueil enthousiaste.

Ce goupe de filles et de garcons de 25 a 30 ans, deja un peu emeche en cette fin d'apres-midi, ne connait pas beaucoup de mots en anglais. Nous passerons pourtant avec eux de joyeuses heures.

Les presentations sont rapidement faites. A l'evidence, nos hotes sont ravis d'avoir des touristes sur leur bache qui croule sous des provisions qu'ils s'empressent de partager avec nous. Brochettes froides, chips, boulettes de calamar, autant de specialites plus ou moins japonaises qui enchantent Charles. Certains nous offrent des petits cadeaux: une piece porte-bonheur, un talisman, un bonbon, etc. Nous sommes bien embarasses car c'est une tradition au Japon de s'echanger de tous petits cadeaux et nous n'avons strictement rien sur nous...

Pendant nos discussions en pointilles, des jeunes Japonais avec une guitare viennent chanter pour chaque groupe pique-niquant sous un arbre, un peu comme les enfants americains qui vont de portes en portes avant Noel. Ils ne chantent pas specialement bien, mais participent a l'esprit de fete qui regne dans le parc.

La longue ribambelle de lanternes rouges qui a ete accrochee entre les cerisiers s'allume soudain ; nous ne nous etions meme pas apercus que la nuit etait tombee! La douce lumiere des lanternes eclaire magnifiquement les milliers de fleurs immaculees sur fond de nuit noire. Lever la tete est un enchantement. Sous les lanternes se dessinent aussi les ombres de japonais de plus en plus ivres, riant en faisant de grands gestes ou dormant par terre sous le regard amuse de leurs amis. De temps en temps, une civiere passe, portant un Japonais ivre mort. C'est pour nous tres cocasse, car tous ces Japonais en liesse voire dechaines sont a l'oppose de l'image europeenne du Japonais reserve et mesure.

Le froid se fait pourtant de plus en plus penetrant et ce, malgre les couvertures apportees par nos nouveaux amis. Nous ne resistons pas trop mal grace au sake dont on ne cesse de nous abreuver. Charly renoncera a gouter un soi-disant vin francais dans une bouteille en... plastique. L'odeur est, je cite, "indescriptible". Nous gouterons par contre le shochu, l'alcool fort local, et des etranges sodas aux fruits, petillants et alcolises, dont nos amis sont fans.

La conversation est tres animee, a grand renfort de mimes et d'exclamations, mais une grande partie de ce qui se passe nous echappe. Un des convives s'endort, d'autres rentrent chez eux, un troisieme fait des gestes obscenes en reaction a une blague qui nous echappe. Nous sommes geles. Nous finissons par nous eclipser a regret apres moult remerciements. Charles est assez ivre.


J'ai le temps d'appercevoir en sortant du parc la multitudes de neons colores qui transforme le quartier de Ueno la nuit. Metro... Arrives dans notre petite chambre, nous empilons nos sacs pour pouvoir deplier nos futons et nous nous enmitouflons dans toutes les epaisseurs de couettes (il y en a toujours au moins 2 ou 3 au Japon, ce qui est tres confortable). Charly s'endort sous mes yeux en un clin d'oeil, tout habille.

Le Japon ne pouvait decidement pas mieux commencer!


Ps: ce message a ete tape avec un masque sur la figure (constitue d'une echarpe) non a cause de la grippe porcine, mais a cause de mon voisin chinois qui pue terriblement.

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