Reveil difficile apres la soiree de la veille, nous refaisons nos sacs en pilote automatique, un peu dans le brouillard. Nous appelons Silvia sur son portable pour lui dire au revoir, elle semble entendre nos mercis dans un trois-quart sommeil. Nous trouvons facilement le bus pour Dali et regardons, un peu endormis, le paysage defiler. Il est d'abord tres industriel, avec des usines moches partout, puis devient de plus en plus sauvage. Nous finissons par atteindre la grande ville proche de Dali, qui s'appelle aussi Dali, ou un jeune (le controleur du bus) nous montre aimablement quel minibus il faut prendre pour rejoindre la vieille ville. Il nous donne son numero, nous dit de l'appeler si nous revenons un jour dans le Yunnan et nous assure que nous sommes ses amis.
C'est assez bizarre au debut, mais les jeunes Chinois qui parlent anglais semblent tres contents d'echanger quelques mots avec des etrangers, qu'ils considerent alors immediatement comme leurs amis.
Nous denichons un petit restaurant ou nous allons montrer dans la cuisine ce que nous voulons manger. Tout le monde semble enchante d'avoir des etrangers a table... Nous pouvons manger tout ce que nous voulons sans demander les prix, ca fait du bien de pouvoir avoir confiance en l'honnete des gens! Nous rejoingnons ensuite la vieille ville de Dali et trouvons une guesthouse (vide) en 2 minutes, chambres sympas avec des couvertures chauffantes!
Dali-land, le kitsch devient realite...
Nous passons l'apres-midi a nous promener dans la vieille ville... pas si vieille que ca. Les Chinois ont la manie de TOUT refaire a neuf. Une fausse rue avec une fausse riviere au milieu a meme ete construite. La rue principale brille de mille feux et de mille magasins de souvenirs, elle est bondee de hordes de touristes chinois menes par des guides a drapeau. Ce qui est drole, c'est que pour la premiere fois depuis le debut de notre voyage, les rabatteurs s'en fichent des Occidentaux (on n'en croisera d'ailleurs pas beaucoup). Ils ne parlent pas anglais et la cible, c'est le touriste chinois! Idem pour les vendeurs de merdouilles. Nous avons donc la delicieuse impression d'etre des passagers clandestins et c'est reposant!
La ville est encerclee de remparts perces de tres belles et impressionnantes portes aux multiples toits. Les maisons sont blanches avec des toits noirs "en ailes de pigeons" (qui remontent aux angles) et sont souvent peintes des sortes d'esquisses chinoises pour decorer les frontons de portes ou les murs d'enceinte. C'est tres joli, mais les rez-de-chaussees colonises par les boutiques et les restaurants, la foule et l'impression que tout vient d'etre repeint font que l'on a du mal a apprecier l'architecture locale. Nous parvenons heureusement a trouver quelques petites rues calmes, sans boutiques, et ou le passage du temps n'a pas ete stupidement efface.
Nous dinons dans un bon resto qui s'etale dans de charmantes cours interieures que l'on gagne par des portes circulaires. Nous avons une petite salle privee avec juste notre table et nous regalons de lapin a la biere et de poulet au gingembre et aux epices. Delicieux, sauf que nous ne savions pas qu'en Chine on partage tous les plats : il faut donc commander un plat de legume, un de viande, du riz et mettre le tout en commun. Les portions sont en effet enormes. Apres avoir commande deux viandes, on ressort donc le ventre bien (trop) rempli. A notre retour, je constate avec effarement que si la ville fait moins fausse de nuit grace a de beaux eclairages, des decorations de Noel ornent affreusement chaque creneau des remparts... c'est desesperant!
De pagodes en villages, a la recherche d'un peu d'autenticite...
Dali est egalement tres connue pour ses trois pagodes a moult etages. Mais le prix d'entree est prohibitif (plus cher que le Louvre, le Taj Mahal ou la Cite interdite), meme le Routard crie au scandale. Comme les pagodes sont tres hautes, nous decidons de faire le tour du mur d'enceinte. Cet effort budgetaire s'avere rapidement etre l'idee du siecle: le mur est bas et on voit tres bien les gracieuses pagodes jaunes claires, aux fenetres et rebords de toits finement ouvrages ; elles sont d'une grande sobriete, ce qui change de l'art chinois que nous avons pu voir jusque la. Surtout, nous atterrissons dans un charmant petit village avec les memes jolies maisons qu'a Dali, mais cette fois avec de vrais habitants a la place des boutiques de souvenirs. Tous ont l'air tres surpris de voir deux touristes deambuler en ces charmants lieux.
Pour notre 2e jour a Dali, nous decidons d'explorer les villages des environs. En effet, ce qui fait tout le charme de Dali c'est son cadre : de hautes montagnes a pic au-dessus d'un lac borde de rizieres. Nous ne trouvons pas de velos a louer, pas plus de bus local et finissons par prendre un taxi. Nous nous rendons compte a l'arrivee que nous nous sommes mal compris sur le prix avec le chauffeur, d'un zero quand meme. Il ne parle pas un mot d'anglais, nous essayons de le calmer mais nous ne parlons pas chinois. Nous tentons de lui proposer de couper la poire en deux en lui donnant le prix indique par notre guide comme normal pour cette course. Il nous jette (litteralement) nos billets a la figure en beuglant. Un chinois anglophone nous sauvera : nous lui expliquons notre probleme et il fait accepter au chauffeur ce que nous lui proposions en 1mn chrono.
C'est un moment des plus penible, la foule de chinois curieux qui nous entoure n'arrangeant rien. Les difficultes de communication commencent serieusement a nous peser, surtout que jusqu'ici nous n'avions eu aucun probleme avec les Chinois. Le village est lui aussi mange par les boutiques de souvenirs, nous sommes blases. Seule la visite d'une belle maison de bois rouge, tellement vide qu'elle ressemble a un decor de film, nous dedommagera un peu de nos efforts.
Depites, nous sautons dans un bus pour retourner a Dali sans poursuivre notre exploration des bords du lac. Nous decidons de partir au plus vite pour notre prochaine etape: Lijiang. Nous tournons encore un bon moment avec nos gros sacs sur le dos le long des remparts avant de denicher un bus. Nous nous ecroulons sur les sieges, las et les epaules endolories. La seule pensee reconfortante qui me vient est qu'au moins nous ferons le trajet de jour et verrons le paysage...
j'adore vos photos ! ça fait du bien d'en avoir de nouveau autant. j'aime aussi celle de vous deux à Kunming... z'êtes trognon les mômes ! je suis heureuse de vous voir.
RépondreSupprimergros bisous