mardi 28 avril 2009

Arrivee sur une autre planete

27 avril


Depart en stress
Apres une journee a appeler deserperement des dizaines d'auberges de jeunesse japonaises nous repondant a 99,9% "sorry, full", nous avions reussi la mission impossible d'avoir un lit pour chaque nuit ou presque. Nous nous reveillons vendredi matin l'esprit tranquille: nous n'avons qu'a choper notre avion dans l'apres-midi. Mais soudain, nous realisons que notre avion arrive seulement 1h avant la fermeture du train qui relie l'aeroport a Tokyo (a 22h, les japonais sont hyper couche-tot). Impossible de prendre un taxi car l'aeroport est tres tres loin de la ville et ca coute une somme folle. En plus, toutes les receptions d'hotel a Tokyo ferment a la meme heure que le metro, et il est hors de question de passer la nuit a l'aeroport.

Nous nous mettons a chercher desesperement un hotel bon marche pres de l'aeroport... l'heure tourne, il faudrait partir. Il n'y en a pas. En desespoir de cause, nous reservons deux capsules dans un capsule hotel, toujours ouverts 24/24.


Nous courons attraper nos sacs, devalons les escalators sans fin, enregistrons nos bagages dans la station du metro reliant l'aeroport (pratique quand meme, imaginez que vous pouvez vous debarasser de vos grosses valises avant de prendre le RER pour Roissy), decouvrons par la fenetre du train les immenses zones portuaires de HK avec leurs containers , traversons l'aeroport au pas de course et embarquons pile a l'heure. Charly stresse deja a l'idee de rester bloque a l'aeroport de Narita, je suis plus confiante dans notre timing serre.


Arrivee en douceur
Nous volons sur Cathay Pacific : le luxe absolu. Tout est confortable, la nourriture est bonne et il y a un immense choix de films et de jeux pour l'ecran individuel. Le vol est presque trop court ! Arrives a Narita, le passage de l'immigration et le recuperage des valises prennent cinq minutes : nous avons meme le temps de nous procurer des Yen avant de prendre l'avant-dernier metro. Charly se detend. Je suis tres excitee a l'idee d'etre enfin dans ce pays dont il m'a tant parle.


Le metro aerien traverse une ville sans fin et tres basse (des petites maisons avec des petits jardins, pas les grands buildings qu'on imagine quand on pense a Tokyo). Je commence a decouvrir le japonais, tout en "o" et en "a", enfin une langue facile a prononcer ! Il y a d'ailleurs tellement peu de sons en japonais que tous les noms se ressemblent (Asakusa et Akasaka sont par exemple deux quartiers differents de Tokyo) et que les Japonais ont beaucoup de mal a apprendre les langues etrangeres. Comme en japonais un mot ne finit jamais par une consonne (a part N ou S), leur prononciation de l'anglais decoiffe : ils ajoutent des voyelles a la fin des mots: "hotto" pour "hot", "chekingou" pour "check-in"...


La grande gentillesse des Japonais sera une constante merveilleuse de nos 10 jours sur l'archipel se manifeste rapidement: voyant nos airs deja endormis (les sieges chauffants du metro aident a se laisser bercer), une jeune fille vient spontanement nous aider a trouver le bon metro lors de notre changement.


Capsule spatiale
Nous trouvons notre capsule-hotel (kapusolu hoteru) en 5mn et il y a meme des indications en anglais ! Nous entrons alors dans un autre monde, ou je decouvre rapidement qu'au Japon tout est different...

- On ne paie pas sa capsule au monsieur derriere son comptoir, mais on met des sous dans une machine qui nous donne un ticket que nous donnons au monsieur qui nous donne les cles (???). Je decouvrirai par la suite qu'il en est de meme dans certains restaurants ou l'on commande et paie via une machine.

- on laisse chaussures et gros sacs dans un casier dans l'entree. Puis, on nous donne un yukata (un pyjama-kimono), du savon, une serviette, une brosse a dent, un peigne, des pantouffles et meme un rasoir pour les hommes. Tout est fourni car les capsules-hotels sont concus, non pas pour les touristes, mais pour les hommes qui habitent loin dans la banlieue de Tokyo. Ceux-ci ne peuvent plus rentrer chez eux apres etre sortis tard, car le metro ne marche plus

Au Japon, il est apparamment traditionnel et obligatoire de se saouler avec ses collegues une fois par semaine. Ils arrivent donc sans rien d'autre que pas mal de sake dans le sang et il faut qu'ils soient rases de prets pour aller au bureau le lendemain. Notre capsule hotel est d'ailleurs l'un des rares a disposer d'un etage pour les femmes.

Arrivee a mon etage, je fais glisser la porte sur le cote apres avoir vainement essayer de la tirer et de la pousser, et comprend qu'il faut laisser absolument toutes ses affaires dans son casier : il n'y a pas de place pour autre chose que ma personne dans ma capsule. Les capsules se presentent comme les alveoles d'une ruche, sur deux etages, avec un petit rideau pour s'isoler. C'est etroit mais tres confortable. N'etant pas claustrophobe, je m'endors immediatemment, ravie de tous ces changements. Sauf que je me cogne plusieurs fois dans la nuit contre les cloisons de ma capsule.


Onsen ou comment prendre sa douche au Japon
Le reveil integre a la capsule sonne, c'est l'heure de la douche. Je monte au dernier etage, entrapercoit une vue superbe sur Tokyo par la grande baie vitree de la cafet' et me dis que la journee commence bien. Je suis les fleches "Women" et glisse la porte d'une piece pleine de vapeur. Heureusement que Charly m'avait donner le mode d'emploi la veille :

-on se deshabille entierement, la pudeur n'est pas de mise
-on s'assoit sur un des petits tabourets, face a un mur avec des miroirs et des douches et on se lave
-une fois propre, on se plonge dans un grand bain d'eau brulante

J'avoue que pour ce premier test d'un Onsen, j'etais assez soulagee d'etre la seule a poil dans la piece ! Ca fait un bien fou, on se sent detendue et reposee quand on sort.


Je retrouve Charly en bas, deja enchantee par mes premieres heures au Japon et prete a partir a l'assaut de Tokyo.

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