16-18 janvier
Le kitschobus
Nous rejoignons Julia, rencontree la veille, pour prendre notre premier bus laotien. Une experience tout a fait differente de nos precedents nepalo-indiens:
-Plus lent: le chauffeur est detendu et conduit a un rythme raisonnable... incroyable
-Plus chaud: et oui nous avons change de climat, dehors c'est un temps d'ete agreable, dans le bus c'est surout des sieges en faux-cuir-qui-colle
-Plus ennuyeux: quand on ne se demande pas toute les 5mn si une voiture va arriver en face ou pourquoi on est a contre-sens, le voyage est plus soporifique dans ce pays sans circulation. (Le Club des mamans affolees remplacera donc "plus ennuyeux" par "plus sur")
La vrai question se pose alors: peut-on vraiment dormir sur ses deux oreilles dans un bus laotien?
Non! Car dans un bus laotien, il y a un karaoke! Sur une vieille tele passent en boucle des clips de pop lao: un chanteur au look douteux a la voix couverte par l'accompagnement musical, des jeunes filles en jupe courtes font une choregraphie un brin ridicule avec un sourire niais... Mais c'est le decor qui fait tout le charme du clip lao: des formes roses bonbon, bleu turquoise et vert anis defilent a l'arriere plan, tel un ecran de veille Windows 95.
Notre bus nous abandonne dans une gare routiere a 2km de la ville. Le plus absurde est qu'elle est flambant neuve, remplacant la gare routiere qui etait en centre-ville. Pour 5 bus par jour, nous touchons la du doigt la rationalite de l'administration loatienne, surement sensible au lobby des tuk-tuk.
Une fois arrives dans la ville, apres une longue marche, Julia nous quitte brusquement, sans trop d'explications. Peut-etre voulait-elle rester seule, peut-etre la fatiguions nous...
Rencontre avec "mamie lessive"
Notre guesthouse est en fait un charmant jardin ou sont disperses de petits bungalows. Nous reveillons la famille qui tient les lieux en pleine sieste pour recuperer nos clefs. Il faut dire que ce cadre incite a la paresse...
Quand le lendemain nous decidons de faire une grande lessive suite a une penurie de linge propre, nous allons demander une simple bassine a la grand-mere de la famille. Nous commencons a faire notre lessive dans le jardin a grand renfort de savon de Marseille, quand cette petite mamie souriante revient avec un tabouret pour que je puisse m'assoir, puis avec un pot de vrai lessive qu'elle m'invite (en lao) a bien faire mousser, puis avec une corde a linge qu'elle commence a accrocher entre les arbres pour que nos affaires, que nous avions etendues sur le balcon de notre bungalow, soient au soleil le plus longtemps possible. Elle montre meme a Charly comment retourner les poches des pantalons pour qu'ils sechent plus vite! Cette aide technique et cette gentillesse font de cette lessive, dehors au soleil, un moment bien agreable en comparaison des habituelles lessives dans les micro lavabos des salles de bain humides des hotels.
Mais Vang Vieng, ce n'est pas que la lessive et les mamies, c'est surtout l'aventure, la fete et des bandes de jeunes partout...
Exploration de grottes (non pas des grottes de pirates, mais des grottes de communistes)
Vang Vieng, comme vous le verrez sur la page en lien, est entouree de formations karstiques (de grandes montagnes de calcaires auxquelles s'accroche la jungle), de grottes et de rivieres. Charly, le roi du velo, ne voyant pas la valeur ajoutee d'un VTT, nous partons sur les chemins caillouteux avec deux bicyclettes un peu trop freles.
Il faut la une vraie concentration car des dizaines et des dizaines de petits panneaux indiquent des grottes le long du chemin. Pour chaque grotte un enfant ou une famille fait payer un petit droit d'entree, mais beaucoup sont sans interet. Presque sans detours, nous atteignons Tham Phu Kam, apres avoir victorieusement snobe les panneaux Than Phu Kam et Tham Phu Kan.
Apres une ascension a pic, nous entrons dans une grotte incroyable grande, pleine de stalagmites et de stalactites, avec un grand Bouddha dore allonge. C'est tres beau, la lumiere du jour et la vegetation rentrent par des grands trous dans la roche. Mais des que l'on s'enfonce, il fait tres tres noir. Munis de notre lampe de poche, nous explorons longuement les deux premieres grottes et realisons qu'on peut se perdre tres facilement. Nous retournons donc prudemment sur nos pas et ressortons.
Au pied de la falaise karstique, il y a un "lagon bleu", un petit lac turquoise dans une faille rocheuse. Des cordes ont ete accroches aux grosses branches d'un arbre le surplombant, et Charly saute a l'eau pour faire le singe. De mon cote, pas de maillot... pas de baignade!
Au bout d'une autre ballade a pied, nous explorons aussi Tham Jang, une gigantesque grotte servant de refuge aux communistes laos lorsqu'ils etaient dans la clandestinite. On imagine sans peine des centaines d'hommes vivant la et des tonnes d'armes entreposees. C'est un vrai dedale mais il y des petites lampes de couleurs variees, eclairant l'interieur de la grotte.
Apres cette visite tranquille, nous decidons de remonter a la nage une riviere souterraine qui sort du pied de la grotte (pour le club des mamans affolees: sur les conseils du Lonely Planet). Charly se lance le premier dans l'aventure, disparait dans la montagne mais revient vite chercher une lampe de poche. Apres son retour, je tente a mon tour l'experience: nager avec un seul bras, l'autre tenant la lampe de poche, le tout a contre-courant. Tres vite, on se retrouve dans l'obscurite, a nager dans de l'eau toute noire... Pas tres rassurant! Heureusement, aucune chauve-souris ne m'a attaquee et j'ai pu me laisser porter par le courant vers la sortie.
C'est amusant les grottes me direz-vous, mais ou sont les bandes de jeunes et l'esprit Spring Break???
Suite au prochain numero...
Derniers plans, une invitation
Il y a 7 ans
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