jeudi 22 janvier 2009

Changement de programme

19 janvier 2009

Apres avoir dit "au revoir" a l'adorable famille lao qui tenait la pension ou nous logions, et un petit coucou special a Mamie Lessive, qui nous donne deux grosses bouteilles d'eau pour le voyage, nous nous mettons en quete de la lointaine station de bus, non sans avoir pris un bon sandwich a la baguette et un milk shake coco (faut pas deconner non plus).

Une fois arrives a la station de bus, horreur, nous apprenons que le prochain bus pour Luang Prabang, notre prochaine destination eloignee de 7 heures de bus, part dans 1h30. Vraiment pas marrant, d'autant que nous etions venus a cette heure la pour choper un bus a prix defiant toute concurrence, pour s'apercevoir que les prix ont change, et que les bus partant une heure plus tot... sont aussi chers que celui que nous allons attendre 1h30. Nous nous entre-felicitons de notre organisation du tonnerre, qui aurait pu nous pousser a nous enquerir des horaires et des prix a notre arrivee a Vang Vieng !

Pendant notre attente, Eric, gentil francais de la trentaine, vient nous parler. Il s'agit encore une fois d'un voyageur qui sillonne l'Asie du Sud-Est. Il est accompagne pour quelques jours d'un autre Francais qui fait le meme trajet que lui. Eux reviennent de Luang Prabang, et se dirigent vers Vientiane. Ils sont assez decus de la ville dont ils viennent, tres touristique pour pas grand-chose, em tout cas d'apres eux,.

Luang Prabang, pour tous ceux qui nous lisent et qui ne doivent pas trop savoir, un peu comme nous, est une ville avec moults monuments classes Unesco, et tout, bourree de moines, ancienne capitale du Laos. Mais, notre planning etant un peu court, nous avions prevu d'y passer un jour entier seulement, c'est a dire 7 heures de trajet de Vang Vieng, puis 11 heures de bus pour retourner a Vientiane. Il fallait donc VRAIMENT que ca vaille le coup... et les Francais nous font sacrement hesiter.

L'hesitation recommence, a mort, un peu comme au Nepal, si nos lecteurs s'en souviennent. Hesitation d'autant plus cruelle que le bus pour Vientiane vient se garer devant nous, que les Francais y montent, etc. Au dernier moment, nous decidons de sauter dans le bus pour Vientiane, afin de se laisser plus de temps pour des explorations du Sud, plus sauvage, plus naturel, et moins touristique ! Les deux Francais nous regardent etonnes, et nous voila repartis pour la capitale endormie du Laos, et ses boulangeries aux croissants croustillants !!!

Ambiance francophone, ou comment le Routard nous a sauve

Les deux Francais sont tres sympathiques, mais bien francais : une propension a raler assez impressionnante, et une aptitude a l'insatisfaction qui etonne. Eric, notamment, n'apprecie pas le Laos, disant qu'il preferait la Birmanie, qu'il avait explore quelques annees avant. Tous deux ont deteste Vang Vieng, et pourtant ils ne sont pas alles visiter des grottes, ils n'ont pas fait de tubing (certes ils etaient un peu vieux), n'ont pas fait de balades - bref, on se demande a la fois ce qu'ils FONT au Laos, et surtout ce qu'ils y cherchent, dans la mesure ou les temples ne les interessent pas plus que l'aventure et le sport.

En y reflechissant, ils semblent tous deux atteints de cette terrible maladie qui semble affecter les auteurs des Lonely Planet et un bon nombre de voyageurs de plus de 30 ans : le SEM, ou Syndrome de l'Ethnie Montagnarde. Il consiste a vouer une passion devorante et assez inexplicable pour les rencontres avec les ethnies les plus paumees et les plus retardees des pays qu'ils traversent. On ne compte plus dans nos guides le nombre de chapitres dedies a ces ethnies, ni meme toutes les explications sur les treks possibles pour aller dormir chez les habitants de ces fabuleuses ethnies, la plupart du temps nichees dans des montagnes reculees. Apres lecture des guides de voyage des pays suivants (Cambodge, Thailande, Vietnam), que nous avons achete d'occasion a Vientiane -certains etaient photocopies, nous avons constate dans chacun une insistance particuliere sur ces ethnies, les Hmongs Rouges, Bleus, Rayes, les Tan, les Tais, les Shan, et j'en passe.

Comme Zoe, la Britannique rencontree quelques jours plus tot dans un bar a Vientiane, nous l'avait confie, ces treks se transforment une fois sur deux en zoos humains, ou les touristes paient pour voir vivre des gens qui n'ont rien a faire d'eux ; en un mot, des actes de voyeurisme plutot que des moments d'echange entre cultures.

Foin de mauvais esprit, ces Francais nous ont sauve bien des ennuis une fois arrives a Vientiane. En effet, comme a notre arrivee au Laos, nous n'avions pas reserve de chambre, alors que la nous SAVIONS que toutes les pensions etaient pleines dans cette ville. Pourquoi donc n'avoir pas fait preuve de prevoyance ? Deux raisons : d'abord parce que, eh bien, nous n'avions pas prevu de dormir la, mais plutot a Luang Prabang ; enfin parce que notre telephone portable muni d'une carte SIM ne voulait plus marcher a Vang Vieng, pour une raison qu'aucun vendeur de telephones de Vang Vieng n'a pu nous expliquer. Nous n'avons donc pas pu reserver de chambre.

A notre descente du bus, je saute sur le portable, qui remarche, mais toutes les pensions bon marche du guide me disent qu'elles sont pleines. Au moment ou on se dit 'eh merdeuh, ca recommenceuh', un des Francais brandit son Guide du Routard :"peut etre qu'il y en a une la-dedans qui sera pas pleine". Quoi ? le Guide du Routard, qui nous a tant pourri la vie au Nepal, nous aider ? De mauvaise grace, j'empoigne a nouveau mon telephone. Une pension excentree de la ville a de la place ! Mieux, elle est tellement excentree qu'elle est proche de la station de bus ou nous descendons ! Victoire et points d'exclamation !

Repit avant de repartir
Nous profitons d'etre dans la capitale pour 12 heures, en passant deux fois 2 heures dans un cyber cafe (d'ou le rattrapage de retard du blog ces derniers jours), car nous savons que les prochaines villes n'ont pas internet, ou a des tarifs assez incroyables (genre 4 euros l'heure) ; nous mangeons des crepes et des croissants et des sandwichs ; nous savourons de succulents plats dans un restaurant paume pres d'une espece de peripherique, dont une soupe aux crevettes qui me fait gemir de plaisir (Aglae avait l'air genee vis-a-vis des autres clients).

Bref, nous reprenons des forces... enfin jusqu'a ce qu'au moment de nous endormir, nous commencions a entendre un chien, qui jappera absolument toute la nuit, parfois accompagne de trois autres chiens de l'hotel. Je manque de sortir et de lui faire manger mes tongs.

Bus pour Tha Kaek + des Belges
Avant de nous coucher, les Francais nous presentent deux autres francophones, elles aussi clientes de la pension : Pauline et Virginie (eh oui). Pas Francaises, malheureusement pour elles, mais Belges (bon ca va, c'est mieux que... Canadiennes, par exemple, mouah ah ah). Tres sympas. L'une d'elles fait d'ailleurs un voyage de 7 mois, avec un itineraire assez bizarroide (dans l'ordre, Thailande, Laos, Thailande, Philippines, Cambodge, Philippines, Indonesie), mais c'est son probleme. Comme elles se rendent elles aussi a Tha Khaek le lendemain, notre prochaine etape, RDV est pris avec elles, afin de partager le tuk-tuk, jusqu'a la Gare Routiere Sud qui, une fois n'est pas coutume, est situee a 9 kilometres de Vientiane (absurde, decidement).

En chemin, nous apprenons que le monde est petit, puisque Viriginie est scripte pour la television belge! Elle me donne des conseils sur les ecoles de cinema de Bruxelles, et nous atteignons notre bus. Celui-ci est trop beau pour etre vrai : immense, avec des toilettes, il nous offre de beaux sieges moletonnees, une circulation d'air qui ressemble drolement a de la climatisation - tout simplement le plus beau bus depuis le debut de notre voyage, et ce n'est meme pas un VIP bus, ni meme un tourist bus. Et surtout nous pourrons lire et dormir.

Enfin dormir... Assez rapidement, l'infernal karaoke se declenche. Musique assourdissante, tantot pop thai (alors accompagnee de clips occidentalises, avec jeunes a meches thais et melodies sirupeuses comme un liquide contre la toux) tantot pop lao (clips DV dans des rizieres avec des trentenaires amorphes se dandinant devant de souriantes donzelles). Notre oreille s'affute et nous pouvons distinguer que la pop lao ne ressemble a rien d'autre, et c'est tant mieux pour les autres : rien ne ressemble plus a de la pop lao que des glapissements de vache accompagnes a la guitare par un gitan sourd et muet.

A la fin du trajet, notre tete est sur le point d'eclater, mais nous avons atteint la sur-calme Tha Kaek (prononcer Ta Keque, comme dans tronche de Cake)! Mieux, une chambre reservee nous atteint dans le Thak Kaek Travel Lodge, repaire de routards a moteurs, qui sauront nous indiquer les bons coins a voir dans la region.

Mais tout ca est une autre histoire, pleine de passion, de petrole, de gravier et de sang...

3 commentaires:

  1. Ce qui est cool dans vos « échanges entre cultures », c'est que vous rencontrez des gens de partout : des Français, des Canadiens et même des Belges !

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  2. PRIMO : comprends pas que vous ayiez zappé Luang Prabang, c pas du tt galvaudé, c superbe et très sympa, à la limite frontière chinoise, nature splendide, temples et grottes idem. Bon. DEUZIO : la racisme anti-canadien g pas compris non plus, ce doit être 1 private joke ? TERCIO : Charly qui joue le rôle de Meg Ryan dans QUAND HARRY RENCONTRE SALLY (la scène de l'orgasme simulé au resto et la vioque qui dit à la serveuse "vous me donnerez la mm chose !"), ça m'a bien fait marrer. Ta gourmandiiise te perdra Charly-San et je comprends la gêne pudique d'Aglaé... Ah et 4° je ne comprends pas non plus ce qu'on peut foutre au Laos si on n'aime rien dedans A PRIORI, comme ces cons que vous évoquez. Bon. Sabaïdi et continuez à nous faire voyager par procure ! Bravo pour la tenue du blog quasi quotidienne, bel effort soutenu... Bisous d'O.

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  3. c'est un vrai film votre voyage ! en tout cas merci pour ce blog qui est vraiment trop ! pleins de bisous

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