Ah ah vous l'attendiez ardemment, cette deuxieme partie. Eh bien la voila, avec un long retard, parce que j'avais commece a la taper a Pokhara, au Nepal, quand une coupure de courant (nous vous en parlerons en temps voulu) m'a tout efface, snif.
Avant de recommencer, je rappelle aux deux Julien de bien preciser l'initiale de leur nom de famille pour eviter qu'ils soient confondus dans les commentaires, source de confusion qui n'a pas fini de nous faire pleurer le soir dans nos guesthouses sombres. Et merci encore a tous pour les commentaires encourageants.
26 decembre, nouveau bus
Khaju, suite, donc. Nous sommes arrives a Jhansi, ville miteuse, pour y passer la nuit dans une pension un peu glauque avec un bar bizarroide et colore. Nous prenons un bus le lendemain, apres nous etre trompe de station. 6 heures pour rejoindre Khajuraho, bus plein comme d'habitude. Specificite de ce trajet : il y a une route bitumee, certes, mais elle fait la largeur d'un vehicule, et est cernee par deux bandes de graviers. Lorsqu'on croise quelqu'un, il faut donc que notre bus mette la moitie des roues sur le gravier. Je vous dis pas quand on doit doubler.
Dans cette ambiance cahotante plutot que chaotique, nous faisons la rencontre d'un charmant couple de Teutons, tous deux de la trentaine. Achim habite en Suisse et est un globe-trotteur un peu fou et naif (il a visite 65 pays, dont l'Antarctique, et s'est deja baigne dans une riviere gelee en Finlande), et parle un anglais mitige. Christina, Viennoise, est plus serieuse que lui, et a rencontre Achim par internet. Nous apprenons vite qu'ils font le meme chemin que nous, a savoir Khajuraho puis Benares.
Renseignements pris, nous apprenons que le dernier bus qui relie Satna, etape obligatoire avant le train de nuit pour Benares, part de Khajuraho a 15h! Nous etudions un moment la possibilite de partager un taxi a 4, mais cela reste trop cher pour nous, et nous sommes obliges de decliner l'invitation. Nous nous separons un peu brusquement lorsque le bus s'arrete un court instant devant leur hotel chic. Pendant ce temps, un bebe qu'Aglae a pris sur ses genoux pour delester sa maman qui etait debout hurle et se contorsionne, jusqu'a ce que je laisse ma place a la maman.
Khajuraho, village fantome
Khajuraho est le plus petit bourg dans lequel nous sommes passes depuis notre arrivee dans le pays. Ce qui devait n'etre qu'un petit village miteux s'est a peine developpe le long d'une rue pour touristes, ou restaurants vides avoisinent pensions vides. Hotel tres sympathique, sauf que toutes les minutes un gentil garcon de l'hotel vient nous inviter a manger dans le restaurant aux prix delirants, quand ce n'est pas un masseur de l'hotel qui me fait des propositions tarifaires avantageuses (mais je m'en fous d'un massage ayurvedique!).
Notre promenade pour decouvrir tous les temples de Khaju dissemines dans les villages est plus que reposante : nous louons des velos tout casses et allons de vieilles ruines en vieux temples. A un moment donne, nous sommes tellement fatigues par les pseudo-guides qui nous font des explications sans qu'on ait rien demande, avant de demander de l'argent en echange d'avoir trouble notre quietude, que nous faisons une mauvaise action. En effet, nous avons pretendu, pendant un bon quart d'heure, que nous etions des sourds-muets, pour que tout ce petit monde nous lache.
Ca n'a pas perturbe une seconde les vendeurs de petits jouets egrillards : ils ont juste agite leur camelote sous mes yeux.
Quant aux temples eux-memes, ils sont beaux et vieux et ne ressemblent a rien de connu. Toutes ces femmes a grosses poitrines et a fesses rebondies en train de se caresser ou dans des postures virevoltantes sont certes suprenantes sur des momuments regligieux, mais l'ensemble est un peu repetitif et finalement sans grande imagination ni erotisme. Bon, la copulation du cheval et de la deesse nous a bien fait rire, mais la beaute des temples nous a bien plus impressionne!
Taxi, De Funes et Suisse Allemande
Nous retombons par hasard sur les Germanophones. Nous nous retenons de leur declarer la guerre, d'autant qu'ils pourvoient une bonne nouvelle, assez digne d'un peuple vaincu : comme ils preferent rentrer en taxi, ils proposent de nous emmener avec eux gratuitement. Quoi ? Un taxi ? le confort ? la vitesse ? le calme ? Nous n'en revenons point, et insistons de leur payer ce que nous aurait coute le bus. Ils acceptent en grands seigneurs.
Le voyage jusqu'a Satna fut rapide, calme et confortable, comme prevu. Nous pouvions admirer a loisir les grands champs verts et bleus, sur lequel le soleil couchant faisait comme des flaques ocres. Pendant ce temps, Achim photographiait tout et n'importe quoi, puis il se lancait dans des imitations tres reussies de Louis de Funes, pendant que nous observions angoisses l'ombre de nos bagages sur le toit du taxi.
Derniere etape avant le Gange
Nous sommes arrives bien entendu plus tot que prevu a Satna, et tous les quatre nous avons mange un petit resto ensemble. Achim et Christina sont alles prendre leur train, plus tot que le notre, et nous sommes partis a la recherche d'un cyber.
L'occasion pour nous de decouvrir la petite ville la plus polluee que nous ayons vue. Satna est en effet la "ville du ciment", gloups. Impossible de trouver rapidement un cyber, tant les indications des magasiniers sont contradictoires. Nous errons 40 minutes dans cette ville sombre et sans interet, suivis par des yeux surpris (c'est ca un touriste maman?), avant de trouver un cyber a 30 metres de la gare, dans lequel nous retrouvons nos Allemands, dont le train etait en retard.
Train dans la brume
Nous prenons tard dans la nuit notre train pour Benares (maintenant appelee Varanasi), ville sainte ou des milliers de pelerins viennent chaque jour se baigner dans le Gange (mais si, vous en avez entendu parler voyons). Devant la reputation de cette ville, consideree comme la plus insupportable et la plus dure d'Inde pour les touristes, nous prenons des forces dans ce train de nuit d'une meilleure classe que jusqu'ici (pas la premiere classe non plus, faut pas deconner) : des draps, du calme, et les cafards (toujours et encore), beaucoup mieux habilles et plus propres que dans les autres classes - certains cafards semblaient parler anglais.
Nous nous reveillons, avec peine, a 5 heures du matin, heure d'arrivee prevue a Varanasi, mais le train a du retard ,et il me faudra patienter 3 heures devant la vitre du train, avec la tete d'Aglae sur les genoux (elle continuait sa nuit), avant de voir arriver la ville prevue. Ce fut un moyen pour moi d'observer le plus etrange des levers de soleil : a cette epoque de l'anne, tout le Nord du pays est recouvert de brumes, les memes qui cachaient le Taj, jusqu'a trois heures apres le lever du soleil (d'ou les retards des trains). Se livre alors a ces heures, entre le Soleil et la terre, un combat de brumes et de lumiere assez fascinant, et qui valait le coup d'arriver a Varanasi avec des poches de kangourou sous les yeux.
Derniers plans, une invitation
Il y a 7 ans
nous qui nous attendions à du Q, du Q, du Q...quel déception !!! heureux tout de meme uqe vous ayiez brisé le silence, bande de gnous, je commençais (presque) à m'inquietéter.
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