lundi 2 mars 2009

Ayuthaya - velos, ruines et sens de l'orientation

10 fevrier

Nous sommes partis de Bangkok tot le matin. Un peu tristes peut-etre d'en repartir deja, mais avec la certitude que nous y reviendrons au depart d'Adeline. Grace a un conseil avise de Benjamin, nous prenons un minibus grace a un systeme connu uniquement des Thais, et evitons les pieges a touristes, si nombreux dans la capitale. Au revoir les chats de Benjamin et Marie (qui eux ont deja quitte la maisonee), et voila que notre bus file vers Ayuthaya, ancienne capitale thai moults fois rasee par les Birmans, tres proche de Bangkok.

Nous y penetrons sous un soleil decapitant, en plein milieu du marche de cette petite ville. Une ardeur generale a faire griller tout ce qui rampe et volette sur cette planete semble avoir gagne les habitants, et concourt avec une autre ardeur - celle du Soleil. Bien decide a faire mon interessant, je fais le guide, et emmene ce petit monde vers notre suppose hotel, ou nous avons reserve. Au bout de quelques metres qui nous font perdre 10 pour 100 de notre capital d'eau, nous comprenons que j'ai mal lu le plan, et que nous ne sommes pas la ou nous croyions. Qu'importe, il suffit de faire demi-tour. Le four augmente de quelques degres, mais les filles ont le sourire. Je me charge de le leur faire perdre en organisant un immense detour sous la chaleur thailandaise. In fine, nous atteignons au bout d'une demi-heure l'hotel, qui etait en realite a 50 metres de l'arret de bus. Merci Charly comme on dit.

Ayuthaya est une petite ville organisee autour d'une vingtaine de sites en ruines, la plupart situes sur une grande ile. Il suffit de louer un velo pour les visiter, ce que nous nous empressons de faire. Tres vite, nous remarquons que c'est la methode ideale si l'on veut ressembler aux poissons seches qu'on trouve un peu partout en vente dans le pays : nous nous liquefions. Heureusement, l'ombre des premiers temples est bienvenue.

Autant le dire, de ce qui etait jadis une gigantesque ville d'or et d'argent, il ne reste aujourd'hui plus grand chose. Ce que les Birmans n'ont pas rase, ils l'ont emporte chez eux ; toutefois la promenade en velo au milieu de ces adorables tours en pierre decrepites est delicieuse. Elles nous permettent aussi de donner une idee a Adeline de la splendeur des temples d'Angkor car, il faut le souligner, beaucoup des belles choses d'Ayuthaya doivent beaucoup a l'influence khmer, certains temples reprenant jusqu'a la structure meme des temples montagnes d'Angkor.

Une image tres celebre nous marque, d'ailleurs : celle de la tete de Bouddha sculptee, nichee dans un gigantesque arbre tropical. Nous nous rehydratons de noix de coco fraiches ce qui, il faut bien l'avouer, temoigne d'un luxe assez injuste pour tous ceux qui ont froid en France.

Cretins de Cambodgiens
Le cote enervant des pires Cambodgiens nous poursuit jusqu'en Thailande lorsque nous nous apercevons des le premier temple, a notre grande detresse, que l'appareil photo pas tres bien repare au Cambodge ne marche absolument plus. Il declare que toutes les cartes sont pleines, et ce meme lorsqu'on y fait de la place, meme quand on les efface completement. La rage fait place a l'abattement, au desarroi, a l'impuissance, puis retour a la rage.

Adeline desamorce la situation en nous pretant son appareil photo, et en s'achetant un tres joli chapeau de paille.

Elephants et couchers de soleil

La journee fort peu stressante sera rythmee par deux autres evenements marquants. Le premier sera la visite d'une etrange etable a elephants. Au sein d'un essaim de touristes thais, et au milieu d'une musique pop-rock assourdissante, 6 elephants d'Asie multiplient les tours de force. Ils sont jalousement surveilles par des dresseurs a la mine patibulaire, qui tiennent de longs crochets pour leur frotter les oreilles. Les tours sont ahurissants, et nous sommes partages entre la fascination et le degout : les grosses betes se mettent sur les pattes arriere, font le poirier, dansent en rythme (il faut voir un elephant danser, c'est vraiment effrayant), font des betises avec leurs trompes... Les dresseurs enjoignent les spectateurs a donner de l'argent.

Nous ne saurons jamais si c'etait pathetique ou sympathique. D'un cote, il parait qu'il s'agissait d'elephants abandonnes, recueillis dans ce centre, et dresses a des fins de tourisme afin qu'ils ne finissent pas dans les rues de Bangkok (le premier soir, nous avions vu un bebe elephant faire des tours dans Khao San Road, pour les touristes ventrus, c'etait a pleurer). Par ailleurs l'air depressif des elephants donne toujours l'impression qu'ils sont exploites. De l'autre, merde... faire danser un elephant, et lui faire faire le poirier... c'est n'importe quoi !

Adeline, qui n'a pas connu le Laos, aura la chance de faire un tour d'elephant de quelques minutes au milieu des ruines d'Ayuthaya. Nous la suivons de loin en velo tels des papparazzis et multiplions les photos, d'autant que sa monture est elegamment paree, et que le cornac de son elephant est autrement plus drole que la porte de prison que nous avions eu a Tad Lo au Laos.

Apres avoir perdu tout le monde le matin, je decide de perserver lorsque nous decidons de nous rendre a un temple un peu eloigne de la ville : au bout de quelques minutes de pedalage, je me rends compte que le plan est d'une imprecision rare, et que nous sommes sacrement perdus. J'avise un bonhomme d'une echoppe miteuse, qui se plie en 4 pour moi. Il me dessine un plan d'une precision absolue, kilometre par kilometre, pour me rendre a notre temple. Apres un pont tendance autoroute, assez difficile a negocier en velo, et alors qu'Aglae, Adeline et moi se demandent serieusement ce qu'on est venus faire dans cette galere, nous arrivons devant le temple en question.

Et la, prosternation : alors que la plupart des choses que nous avons visitees aujourd'hui sont des ruines qui laissaient a peine imaginer a quoi les batiments ressemblaient a l'origine, le Wat que nous avons face a nous est parfaitement debout. Il ressemble d'ailleurs enormement a un temple khmer, et Adeline peut enfin admirer la fine structure architecturale. Nous sommes d'autant plus emerveilles que nous arrivons pile au bon moment : le soleil couchant jette ses feux ocre sur les vieilles pierres, et les cars touristes n'arriveront qu'a notre depart.

Sweet jazzy dinner
Comme vous pouvez vous en douter, j'ai a nouveau perdu tout le monde sur le chemin du retour, et nous rendons les velos a la minute limite. La journee, apaisante mais tout de meme tres remplie, se terminera en douceur par un calme restaurant-jazz en plein air, ou les serveurs se transmuent en musiciens au bout d'un moment. Les longues discussions avec Adeline nous font un bien fou - enfin parler en Francais ! Sans parler du fait qu'Aglae et moi n'avons plus rien a nous dire, a force de voyager tout le temps ensemble - je plaisante bien entendu !

Le lendemain matin, nouveau mini-bus pour Bangkok. Une fois arrives, nous dejeunons dans un restaurant local, a peine plus qu'un boui-boui, ou les serveurs non-anglophones nous regarderont avec des yeux ronds pendant tout le repas. Puis c'est reparti, sous le sceau du rythme ereintant qui caracterise la Thailande depuis l'arrivee d'Adeline : nous avons en effet decide de lui montrer le maximum du pays, a savoir des temples, de la ville et des plages - d'ou l'escapade express a Ayutthaya. Nous reprenons un autre bus, cette fois-ci pour Ban Phe.

Ban Phe ? C'est quoi donc ?

C'est le port qui nous emmenera a notre premiere ile paradisiaque thai, bien sur !

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