mardi 10 mars 2009

Ho Chi Minh Ville - Une visite eclair

26 fevrier

Apres un long retour en bus vers Ho Chi Minh Ville, nous nous separons des deux cousins Linh et Cao. Les adieux sont emouvants et d'une concision etonnante. Nous notons tout de meme leurs adresses internet. Le bus nous depose devant notre guest-house, et le temps de decouvrir notre nouvelle chambre d'hotel (le ventilateur ne fait cette fois pas le bruit d'un Concorde au decollage), nous nous rendons compte que nous n'avons que quelques heures a peine devant nous pour decouvrir la ville de Saigon.


En effet le lendemain, notre avion decolle a 6h45 vers le centre du Vietnam, pas interet a se coucher tres tard! (ce qui a un peu vexe Linh et Cao, qui voulaient faire la nouba avec nous a Saigon)

Saigon est une ville tres agreable. Une fois qu'on ne voit plus les nuees de motos, et qu'on ne fait plus attention a la pollution, on s'apercoit que ces grandes arteres font un contrepoint aere a la chaleur moite, que les maisons sont charmantes, qu'il y a de nombreux parcs, notamment devant notre hotel, ou de petits vieux font leur footing et des moins vieux jouent a une espece de foot-badmington. Ce dernier sport est particulierement etrange mais fait fureur au Vietnam : il s'agit d'une variante du tennis-ballon deja en vogue en Thailande et au Laos, ou la balle de foot est remplacee par un gros volant de badmington. Sont fous ces Viets!


Langueur, douceur de vivre : tout comme dans le delta, partout ce ne sont que sourires et rires. Les Viets du Sud sont sans cesse en train de se poiler, de se sourire, de se lancer des vannes : a mille lieux de la froideur des visages de Hanoi. Et si certains tentent un peu de nous entuber, en general un peu de negociation montre qu'ils ont le sens de l'humour, et sont sans cesse pret a admettre qu'ils avaient peut-etre un peu abuse.


Nous egrenons en accelere les monuments de Saigon, sans les visiter bien sur vu qu'il est 5h de l'apres-midi (heure de fermeture) : Hotel de Ville, Grand Theatre, Ancienne Poste, Palais Presidentiel, etc. Tous ces batiments nous enchantent, et nous ressentons a peine le regret de n'etre pas reste plus longtemps sur place, vu qu'apres tout ils ne sont pas nombreux.

2000 bacteries

Nous mangeons le soir dans un curieux restaurant : Pho 2000 est une cantine celebre pour ses soupes Pho (soupes de nouilles au boeuf, specialite viet), mais aussi pour avoir accueilli le temps d'un repas l'illustre Bill Clinton. La devanture indique donc en lettres d'or : PHO 2000, Pho for the President ! A l'interieur du restaurant, une grande photo du Bill entoure des cuisiniers et des serveurs. En realite, ce qui devait etre a l'origine un vrai repere a viets est devenu une usine a touristes. Le bon gout de leur plat nous a cependant laisse un souvenir moins imperissable que les microbes qu'ils contenaient : nous nous sommes relayes toute la nuit dans les toilettes de notre chambre. On se demande encore si Bill et Hillary ont, comme nous, fait la course-relais toute la nuit, apres etre alles a "Pho 2000"....

Key Boxing

A propos de chambre d'hotel, une petite anecdote pour illustrer le cote decontracte et un peu sans-gene de nos amis les Viets. Alors que nous reintegrons notre chambre apres cette belle experience culinaire, Aglae sort de la salle de bains et claque la porte. Ce que nous ne savions pas, c'est que la serrure-bouton, systeme tres repandu en Asie et aux Etats-Unis, qui permet de bloquer la porte quand on est a l'interieur, etait ici extremement rouillee. La porte se retrouve donc bloquee !

Apres un petit moment d'incomprehension, c'est un peu la panique : nos trousses de toilettes sont a l'interieur, nous avons un avion tres tot le lendemain... s'ils font venir un serrurier, pourra-t-il liberer nos brosses a dents a temps ? Dit comme ca, je sais que c'est un peu drole, mais nous ne faisions pas les fiers - surtout qu'une heure avant, nous nous etions deja enfermes DANS la chambre, puisque la clef de la porte de la chambre ne fonctionnait pas bien non plus, et nous avions du appeler a l'aide jusqu'a ce qu'ils trouvent une autre cle. Decidement ils avaient un probleme avec les serrures dans cet hotel.


Apres avoir minablement essaye d'ouvrir la porte nous-memes (avec une vieille carte bleue, avec des epingles a nourrice), nous nous resignons a appeler quelqu'un de l'hotel. Je trouve dans les escaliers une espece de gringalet tendance mollusque, qui ne parle pas trop anglais, mais daigne me suivre jusqu'a la serrure. Immediatement il se precipite sur des cles a nous qui trainent (celles cruciales pour ouvrir les cadenas de nos sacs), et entreprend de les detruire methodiquement afin d'ouvrir la porte. Je l'arrete a temps, en lui expliquant l'importance de ces cles. Il s'excuse :

- Do you have a KKKnife ?


Nous nions ; il disparait, puis revient avec un couteau. Nous nous eloignons du mollusque, qui s'excite sur la serrure avec une certaine violence. Puis il s'eloigne, souleve un pied vers la porte, se tourne vers nous, le pied nu encore en l'air :

- Can I ?

- It's your hotel, man !

Et la, pieds nus, le jeune type se met a defoncer la poignee-bouton en fer. Nous sommes effares, mais le gars garde un calme olympien pendant qu'il defonce son hotel. En quelques coups de pieds, et un coup de poing, l'adepte du kick-boking a fait un gigantesque trou dans la porte. Il arrache les derniers lambeaux de metal, et parvient a ouvrir la porte, nous assurant que ce sera repare demain ! Nous nous assurons que le carnage serrurier ne sera pas a nos frais, le type s'exclame, quelque chose comme "mais bien sur que non", et disparait dans la nuit, la moitie de la porte a la main.

Nous mettons un bout de temps a nous endormir, tout de meme...

L'avion qui venait du froid

Le lendemain, on se jette dans un taxi, defonces de fatigue, puis on grimpe dans un avion dont la climatisation depasse les bornes les plus folles. Les passagers frigorifies se roulent dans des plaids et des couettes pour eviter l'hypothermie. De grands nuages de vapeur glacee rodent vers le plafond, et on s'attend presque a voir des stalactites aux commissures de nos levres. Les hotesses, probablement croisees avec des pingouins, ne semblent pas remarquer le rapport avec la Siberie, et continuent d'evoluer aussi legerement que d'habitude. Merci Jetstar. A l'arrivee, nous poussons un hurlement de soulagement devant la chaleur de Danang !

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