vendredi 27 février 2009

Bangkok with Adeline

7-9 fevrier

Malgre 1h30 a attendre un bus qui n'existait pas, Adeline et moi parvenons a rentrer de l'aeroport et allons sauver de la famine le malheureux Charly qui nous attendait pour manger! Apres un petit restaurant de rue sympa, nous partons a l'assaut d'un minuscule marche de nuit. Charly et Adeline testent courageusement un dessert etrange: lait de soja chaud avec des especes de graines qui y flottent (du tapioca?) ; en petite forme, je me contente d'une demi-gorgee, et d'un shake a la fraise fraiche !

T'as pas 100 bahts?

Reveilles le lendemain par un choeur de miaulements, nous nous precipitons pour aller inaugurer notre nouvelle carte HSBC, arrivee tout droit de Singapour. Si vous vous souvenez bien, nous avions du faire opposition sur notre carte a Chennai, en Inde, mi-decembre. Apres un feuilleton a multiples rebondissements, l'energie conjointe des 2 interesses, de la maman de Charly, d'Adeline et de Julien (merci a tous!) a vaincu l'impardonnable manque de reaction et de professionalisme de cette banque maudite. Retirer des bahts avait donc un gout de victoire inesperee! Le baht est la monnaie la plus forte que nous ayons rencontree depuis le debut de se voyage: adieu les multiples zeros des kips et des riels!

New Bangkok

Dans le Skytrain (metro aerien), les larges avenues bondees et les buildings defilent. Les tours en verre ne sont pas concentrees dans un business district mais un peu dispersees dans la ville, ce qui donne des contrastes de hauteur saisissants. On voit encore de vieux immeubles cotoyer une tour dernier cri; ces derniers vestiges d'un passe revolu sont encore nombreux mais a l'evidence voues a disparaitre.


A notre arrive dans cette ville, c'est la Bangkok moderne et son enchevetrement de voies rapides que nous avons decouvert en premier. Ce spectacle nous a laisse une incroyable sensation de familiarite. Nous avons profondement ressentis a quel point toutes les grandes villes se ressemblent; nous avons eu exactement le meme sentiment, celui de retourner en terrain connu apres des mois de voyage.

Old Bangkok
Du Skytrain nous passons sans transition a une remontee du fleuve en bateau. Sur les rives, une autre ville defile: maisons d'un seul etage sur pilotis, baraques en bois croulantes construites litteralement sur le fleuve, ruelles etroites, mais aussi quelques vestiges d'un lointain passe colonial. Nous errons ensuite dans un incroyable marche aux amulettes, veritable paradis des superstitieux: on y trouve des mini-bouddhas roses fluos et des bijoux de portables porte-bonheur mais aussi de plus serieuses medailles pour proteger les conducteurs (genre St Christophe en version bouddhiste).

Nous visitons ensuite l'incroyable Palais royal de Bangkok : c'est une accumulation de temples, de pagodes, le tout scintillant de milles feux. Il y a des dragons dores, des guerriers multicolores, des creatures mi-hommes mi-oiseaux, des stupas recouvertes de fleurs en faiences, des temples en carreaux de salle de bain, des tuiles vertes, des Bouddhas en or, de belles fresques, des colonnes recouvertes de milliers de petits miroirs... C'est a la fois eblouissant et surcharge, d'une grande finesse et kitsch, et m'a laisse l'impression d'un dessert delicieux mais un peu ecoeurant. En parlant de dessert, le gigantisme du palais nous a amene tous les 3 au bord de l'hypoglycemie... heureusement que quelques batiments etaient fermes au public!

Tentative d'enlevement
Alors que nous dejeunions tranquillement dans un marche, une des serveuses du notre boui-boui est litteralement tombee amoureuse de Marius. Elle a passe tout notre repas a jouer avec lui d'un air extatique, et nous avons bien cru ne jamais le revoir. Heureusement, nous nous sommes montres extremement fermes avec la jeune donzelle et avons sauve Marius des ses griffes. (preuve que malgre le manque de photos de lui sur le blog, et de photos tout court, Marius va bien)

Malgre la chaleur ecrasante, nous voyons encore une foule devote, entouree d'un nuage d'encens et accrochant des foulards multicolores a une stupa, dans le Temple du Pilier de la Ville; puis un bouddha couche geant, tout dore sauf sous la plante des pieds (!).

Nous montrons ensuite a Adeline l'agitation folle de Khao San ou la musique est toujours aussi forte. Charly hesite devant des criquets grilles mais ne franchit pas le pas, nous nous contentons donc d'une bouffe de rue traditionnelle.

L'experience massage thai
Nous decidons de nous offrir un massage et choisissons une echoppe en plein air, au moins on est surs de ne pas tomber dans un truc louche! Sur le terrain d'une ancienne station-service transformee en restaurant, me voila a cote d'Adeline, toutes les deux dans une chaise longue a nous faire masser les pieds. En face, sur des tabourets, Charly se fait masser les epaules pendant que son voisin, tout rouge, a l'air de souffir le martyr quand sa masseuse l'attaque avec ses coudes. Mes pieds ont traine dans toutes les rues de Bangkok, je suis en tongs, je vous laisse imaginer la couleur et ma gene quand ma masseuse essaie le les faire changer de couleur avant de commencer son massage. A cote, Adeline est pliee de rire car elle est chatouilleuse. Les masseuses y vont fort et ca fait un peu mal, surtout quand elles vous passent un baton en bois sous les pieds! Charly ressort a moitie convaincu, par contre nous le sommes et esperons que ca aidera nos jambes a nous porter pour le lendemain!

Temple du bon gout versus temples de la consommation
Nous commencons la journee par des sucres rapides sous formes de donuts aux couleurs fluos dans le coeur de Bangkok: Siam Center. C'est un ensemble de grands Malls (centres commerciaux) modernes ou le tout Bangkok vient "se divertir" le week end. Avant d'aller y jeter un oeil, nous commencons par la maison de Jim Thompson. Nous ne savons pas trop de quoi il s'agit, mais tout le monde nous a dit d'y aller. Nous decouvrons alors un endroit mer-vei-lleux! Cet homme au gout incroyable a construit sa maison a partir de vieilles maisons traditionnelles thaies en tek. D'une grande sobriete, la maison et ses dependances sont sises dans un jardin luxuriant avec des bassins a nenuphars. Nous sommes guides a l'interieur par une charmante guide parlant francais.

La decoration est une sorte de best-of d'Asie du Sud Est. Chaque objet (vase, scultpure antique ou table) est une merveille en provenance de Birmanie, du Cambodge, de Chine ou du Vietnam. C'est a la fois sobre et luxueux, d'une harmonie parfaite. Nous sommes litterallement enchantes par le lieu! Notre guide nous offrira meme un origami en forme d'oiseau pour nous porter chance a notre depart (car nous au moins avons ecoute sa visite, contrairement aux autres Francais bruyants de notre petit groupe, qui essayaient de prendre des photos en cachette alors que c'etait interdit... grande classe!).

Nous passons ensuite au royaume de la consommation en traversant de grands malls. La clim est tellement froide qu'on s'attend a croiser des pingouins. Certains sont deserts et luxueux, d'autres ressemblent a des souks modernes et organises.

Eau, baguettes, sucre et fleurs
Nous empruntons ensuite un des bateaux/bus qui sillonent les petits canaux de la vieille ville. L'eau de ces canaux est nauseabonde et les maisons qui donnent dessus plutot bringuebalantes. Contrairement aux habituels canaux des villes europeenes bordes de restaurant chics, les canaux de Bangkok sont un peu les coulisses de la grande ville moderne, le revers que l'on voit peu. Rien a Bangkok ne donne sur l'eau de ces canaux, tout lui tourne le dos. De grandes baches en plastiques sont remontees sur les bords du bateau entre chaque arret pour que les passagers ne soient pas eclabousses par l'eau noiratre. L'experience est bien plus originale que le bateau-mouche de la veille !

Au cours de nos deambulations en direction de Chinatown, nous tombons sur un temple tout en haut d'une colline. Il est surmonte d'une enorme stupa doree et offre une tres belle vue sur la ville, qui s'etend a perte de vue. Dans l'enceinte du temple, nous cedons a la tentation de la superstition et faisons comme les Thais, en agitant un recipient rempli de baguettes numerotees. Il faut ramasser la premiere baguette qui tombe, regarder le numero et lire sur le papier correspondant les reponses a la question posee dans sa tete. Je ne divulguerai pas ici les reponses mysterieuses apportees par Bouddha... Nous remarquons une fois de plus le mercantilisme qui entoure le bouddhisme en Asie: guirlandes de billets de banque flottant au vent, vente de feuilles d'or a coller sur les statues de Bouddha... Difficile de voir le lien avec la pensee d'origine!

Nous revenons aux choses terrestres dans le sous-sol d'un mall ou de petites echoppes proposent tous les desserts imagninables. Chaque dessert semble avoir necessite 1kg de sucre et 1L de colorant. La palme revient a une espece de crepe recouverte d'une bouillie blanche et saupoudree de ce qui ressemble a des carottes rapees. En realite, ca a juste le gout de... sucre! Charly, intrepide, demande a gouter a tout.

Nous finissons notre promenade par le merveilleux marche aux fleurs. Au milieu des orchidees, nos jambes refusent de nous emmener plus loin. Nous rentrons alors en tuk-tuk. Le conducteur est heureusement ralenti par les embouteillages, car la veille, il s'agissait plutot d'un pilote de tuk tuk et ses pointes de vitesse avaient quelques peu effraye Adeline (qui n'a pas eu la chance d'etre intensivement entrainee en Inde).

Nous passerons la soiree a dicuter avec nos charmants hotes, Benjamin et Marie, revenus de leur week-end les poches pleines d'anecdotes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire