vendredi 6 mars 2009

Retour a Bangkok - siestes, Marc Levy et passeports perdus

14 fevrier

Quand ca va pas pour un, ca va pour personne, ce sera un peu la morale de la journee, qui ne ressemblait pas a la plus calme des Saint-Valentin.

Nous nous levons avec une espece de vague a l'ame a l'idee de quitter cette touchante ile de reve qu'est Ko Samed. Vague a l'ame bien entendu renforce par le fait qu'il est tot et que nous sommes fatigues. Nous rembarquons sur un bateau pour Ban Phe qui cette fois, miracle, partira immediatement, et n'arrivons decidement pas a nous reveiller. C'est la qu'on mesure aussi la lassitude qui etait la notre au Cambodge, puis encore un peu en Thailande. Lassitude qui se remarquait beaucoup plus chez Aglae, vu qu'elle etait toujours un peu malade. De maniere generale nous avions perdu le gout de voyager, de repartir, et l'idee d'avoir a enchainer avec le Vietnam deux semaines plus tard, pays decrit avec tant de degout par les voyageurs croises, n'etait pas pour nous plaire. Mais nous savions que nous allions pouvoir continuer a nous reposer avant cela.

A Ban Phe, ce fut encore le bordel pour prendre un bus : impossible de trouver autre chose que des agences de voyages louches, ou le ticket de bus coutait 4 fois le prix de l'aller. Nous rassemblons une petite foule heteroclite de voyageurs (un couple d'Americains et deux jeunes Suedoises) que nous guidons jusqu'a la gare routiere, ou les bus sont bien evidemment mega-cheap et ultra-confortables : sieges inclinables, eau minerale pour tout le monde, etc. Par contre, notre chauffeur de bus sera l'homme le plus mou du monde, avancant a la vitesse d'un escargot au galop, et le trajet prendra presque deux fois plus de temps que prevu.

Charles, ton prophete, ton guide

Nous finissons par arriver a Bangkok au sein d'un embouteillage cataclysmique, et c'est avec un soupir de soulagement que nous sautons hors du bus. Il me faudra auparavant expliquer a toute la cohorte de routards, pour qui je suis devenu l'equivalent d'une star, ou au moins d'un Lonely Planet vivant, comment rejoindre la gare d'ici, sans prendre de taxi qui, embouteillage aidant, leur viderait le porte-monnaie. Au bout d'un long moment, ils comprennent que le truc en beton au-dessus de la rue, c'est un metro aerien, et qu'en le prenant ils pourront rejoindre facilement la gare. Ils me disent a peine merci, probablement trop timides.

Avec Adeline et Aglae, nous revenons dans "notre quartier", et retrouvons les chats de l'appartement de Benjamin. Ceux-ci miaulent a qui mieux mieux leur plaisir de nous revoir. Dernier dejeuner dans le premier restaurant de rue que nous avions fait avec Adeline quelques huits jours auparavant, et nous lui disons au-revoir-a-bientot. Elle s'eloigne en direction du metro aerien, pour rejoindre l'aeroport et son avion vers Singapour, ou nous la rejoindrons dans une semaine.

Catastrophe !

Nous rentrons a la maison. Epuisee, malade, Aglae s'ecroule sur le lit, ou elle passera une bonne partie de l'apres-midi a dormir et a lire un roman de Marc Levy en cachette - la honte. Nous prenons plaisir a ne rien foutre, chose qui ne nous est pas arrivee depuis longtemps, et je tente tant bien que mal de rattraper le retard du blog. Comme vous voyez, ce ne fut d'ailleurs pas tres concluant, vu que la probabilite que le blog ait bientot un mois de retard est de plus en plus grande !

Au bout de quelques heures, coup de telephone. Contre toute attente, c'est Adeline, a qui j'avais a tout hasard donne notre numero de portable thai avant qu'elle s'en aille. Elle est effondree, et on comprend pourquoi : impossible de remettre la main sur son passeport, qu'elle avait sur elle le matin meme. Celui-ci, bien en securite dans une banane qu'elle portait sur elle, a tout simplement disparu. Un vol ? Impossible, vu qu'il etait en contact avec de l'argent qui, lui, est toujours la. Une perte ? Oui mais ou ? Quand ? Comment ? Adeline n'ouvrait jamais sa pochette !

Mystere integral, d'autant que les services d'objets trouves, que ce soit ceux du Skytrain ou de l'aeroport de Bangkok, ne trouveront jamais rien. C'est d'autant plus la catastrophe qu'Adeline devait a tout prix rentrer a Singapour pour retrouver son pere, qui etait de passage pour quelques jours, et pour suivre ses cours a l'Essec. Elle revient a l'appartement, en profonde crise morale. Nous tentons ce que nous pouvons pour la rassurer, chose d'autant plus difficile qu'il est delicat de trouver les mots, que nous ne sommes nous-memes pas tres bien.

Je pars chercher des nouilles instantanees et des bonbons, de quoi faire un petit repas tranquille a la maison, car aucune des deux filles n'a le courage de sortir dehors.

Le lendemain, c'est un nouvel au-revoir : les chats restent dans l'appartement, Adeline reste a Bangkok pour faire faire un passeport d'urgence a l'ambassade de France, et nous partons vers Ko Tao, seconde ile paradisiaque prevue dans notre voyage en Thailande, ile qui se situe a plusieurs centaines de kilometres au Sud de Bangkok, sur la longue bande de terre qui relie le continent asiatique a la Malaisie, et que la Thailande partage en partie avec la Birmanie. Adeline a repris des forces mais ne reste pas en grande forme.

Nous foncons a la gare ferroviaire de Bangkok, car nous avons decide d'arreter un peu avec les bus. Certes le trajet en train vers Chumphon, port en face de Ko Tao, est plus long que le trajet en bus, mais nous avons toute la journee : notre but est en effet d'attraper un ferry de nuit qui part a minuit de Chumphon vers notre destination. Or ce train est cense arriver a 21h45, nous avons donc tout le temps... Enfin c'est ce que nous croyions.

1 commentaire:

  1. Merci pour le passeport, Charly ! Nous te virerons ta commission très prochainement (nous avions convenu de 100 000 dongs, c'est bien cela ?).

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