jeudi 5 mars 2009

Ko Samed - une ile un peu compliquee a atteindre

11 fevrier


Un trajet assez long en minibus nous fait passer de Bangkok a Ban Phe, port pour atteindre Ko Samed. Nous passons en autoroute a cote de Pattaya, paradis du tourisme sexuel, mais nous sommes un peu decus de n'apercevoir aucun gogobar sur l'autoroute.


Arrivee a Ban Phe en fanfare : alors que nous ne sommes meme pas encore sortis du minibus, une femme tape a notre fenetre et nous dit qu'il faut faire appel a elle pour atteindre Ko Samed en bateau. Non non non, nous faudra-t-il repeter, et apres un peu d'acharnement et des moues enervees, elle nous laisse tranquille. Nous atteignons l'office touristique cense vendre des billets de bateau pour l'ile. Il s'agit d'un bureau un peu crade devant une jetee, et il nous est difficile de croire que c'est bien la que sont vendus les seuls billets sans commission. On nous amene avec brutalite devant un petit ferry craquele, quasiment vide, ou des hordes d'enfants courent en tous sens en hurlant. Le bateau est cense partir dans 30 minutes.



Il etait un petit navire, qui ne voulait ja-ja-jamais s'en aller


Pour patienter, nous faisons la connaissance d'une holandaise, Paula, jeune femme voyageant seule, assez bizarre tout compte fait, a qui nous ne savons pas trop quoi dire : toutes les rencontres entre voyageurs ne sont pas des idylles parfaites, et parfois le courant ne passe pas du tout. Pas tres rassure par la perspective d'encore une fois aller d'hotel en hotel pour en trouver un libre et pas ruineux, je commence a trouver le temps long. 45 minutes apres notre arrivee, soit 15 minutes apres l'heure de depart prevue, un Anglais grimpe dans le bateau avec son fils.


- Bonjour Monsieur, a quelle heure vous ont-ils dit que le bateau partirait ?


- Je ne sais pas. Oh il partira bien un jour.


L'attente finit par me ronger, d'autant que personne ne monte dans le bateau, et que les enfants continuent a jouer a cache-cache sur le toit du navire. Toujours pas de chauffeur en vue. Je remonte sur le quai et part a la recherche d'un responsable. Je croise le chauffeur qui se dirige vers l'embarcation - il etait temps ! Je remonte dans le bateau, mais fausse alerte, celui-ci ne part pas. Je fais signe au chauffeur, qui s'eloigne a nouveau, de revenir - il s'en fout. Deux minutes apres, a ma grande surprise, le moteur se met en route, et le bateau commence a bouger. Youpi ! Tous les bateaux de port, qui etait jusque la plonge dans la torpeur, se meuvent d'un coup en tous sens. Le notre fait demi-tour, semble-t-il, nous pensons qu'il est pret a partir, mais il s'arrete dix metres plus loin, devant un autre embarcadere. Le chauffeur remet les cordes autour des bites d'amarrage, et s'en va. Quoi ? Je lui crie dessus, il me regarde en souriant, visiblement il ne parle pas un mot d'anglais.


D'autres passagers comptaient en effet embarquer. C'est le debut d'un petite manege horripilant et ridicule : le bateau s'eloigne, un homme arrive en courant a l'autre bout du ponton, le bateau revient, le type monte sur le bateau, qui repart, avant qu'un autre homme arrive (un bonze bouddhique en robe safran, cette fois-ci), le bateau revient pour le prendre, puis repart, puis revient (cette fois-ci c'est un couple), puis repart, puis revient (une moto fonce sur la jetee, pile, et depose un vieillard), puis repart. On ne compte plus les allers-retours, et je suis en train de reflechir au moyen de jeter le chauffeur a l'eau.


Finalement nous partons a la vitesse d'une limace en montee, et apres avoir prie tres fort qu'une mamie ou un bambin ne fasse pas signe au bateau de revenir le chercher immediatement, nous voila en vue de Ko Samed, deja grosse a l'horizon. Nous l'atteindrons en 3/4 d'heure a peine.


Ko Samet, ou Ko Samed, est l'ile-paradisiaque-thai-avec-plages-de-sable-blanc la plus proche de Bangkok. Par consequent elle est prise d'assaut les week-ends par une foule compacte d'expatries et de Thais, mais comme elle ne fait pas partie des spots de plongee les plus fous du pays, elle reste plutot calme en semaine. En outre son statut de reserve naturelle, avec droit d'entree obligatoire, freine sa surexploitation touristique, et les complexes hoteliers hideux, qui ont defigure parait-il des iles comme Phuket, sont ici absents.


A notre arrivee, a la tombee du jour, nous ne savons pas tout cela, et nous ne nous attendons pas a tant de calme aussi pres de Bangkok : les hotels sont peu nombreux et bien caches par la vegetation, les routes sont des pistes pleines de rochers, et l'ambiance est plutot paisible.


Bien decides a montrer a Adeline notre quotidien de suicidaires du sac a dos, nous entamons une marche particulierement longue jusqu'a la plage que nous voulons atteindre. Nous arrivons defigures par la sueur, et avons juste le temps d'apercevoir le sable d'une blancheur et d'une finesse insolentes, avant que la nuit ne tombe. Nous trouvons un hotel sympathique, qui nous propose des bungalows ou la temperature avoisine les mille degres Celsius, et nous laissons nos petits corps transparents secher avec le vent du soir.


Emerveillement devant la douceur du soir - diner les pieds dans le sable, le long d'enormes lanternes design plantees le long de la plage - sourire du serveur - au loin les basses d'un bar ou la musique doit etre assourdissante - saveurs, odeurs, sons des vacances option paradis, ou se surajoute le parfum du spray anti-moustiques (les sales betes pullulent a Ko Samed). Adeline fatiguee va se coucher, pendant qu'Aglae et moi parcourons le reste de la plage. Celle-ci est coupee en deux par une sculpture incroyablement kitsch d'une sirene et d'un pecheur au teint vert en train de se faire la serenade. En s'eloignant de notre hotel plutot calme, on tombe sur de plus gros restaurants, de plus gros bars. Des gens ivres se jettent dans l'eau ; plus loin les serveurs d'un restaurant entament un spectacle de bolas et de batons enflammes, sous les applaudissements du public ; toujours les stands ambulants de crepes banane-chocolat, meme la sur la plage. Nous sommes bien, enfin prets a se reposer.


(nous serons berces toute la nuit par les sons de Bob Marley, issus d'un improbable Bob Marley Bar & Coyotee Girls tout proche de notre hotel, mais serons trop fatigues pour vraiment etre deranges)

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