mercredi 18 mars 2009

Hoi An second jour - Brassens au Vietnam

28 fevrier
Nous nous reveillons bien disposes a mieux profiter de Hoi An, et a passer l'eponge sur ses cotes les plus touristico-irritants.

La visite de Hoi An est particulierement bien organisee : plutot que de donner un acces a tous les batiments anciens, ou bien de faire payer l'entree de chaque, le ticket d'entree permet de faire son choix parmi : une des trois maisons chinoises, un des quatre musees, un des trois temples, etc. La visite d'une vieille maison coloniale chinoise, avec un guide parlant francais siouplait, est assez delicieuse (passons sur le comique arret dans la boutique a l'arriere de la maison). La decoration a l'interieur est un savant melange d'art chinois, vietnamien et japonais. Le petit pont japonais, symbole de la ville, et les belles facades font de Hoi An un lieu vraiment charmant.

Nous passons aussi pas mal de temps a flaner dans ces rues sympathiques et a boire de la biere pression (oups faute de frappe, je voulais dire "manger des fiers poissons") en contemplant la riviere. Sympathique !

Au passage, je renvoie les amateurs au tres drole et tres bien ecrit message d'Etienne sur sa visite de Hoi An, il y a quelques annees.

Glisser dans la piscine
Le soir, nous avons le plaisir de rentrer dans notre nouvel hotel. Apres avoir choisi au hasard un bouge ou l'humidite trainait en volutes, nous decidons pour notre seconde nuit de demenager dans un hotel. Ce sont deux Israeliens, voisins de table le temps d'un dejeuner, qui nous l'ont conseille. Il s'agit de la meilleure affaire du monde : un hotel tres propre, aux chambres tres mignonnes, tout confort, avec internet gratuit et une piscine interieure.... pour 10 dollars. Non il ne manque pas un zero, c'est juste que les standards de l'hotellerie viet sont incroyablement hauts. Tourisme gigantesque oblige.

Vous avez dit touriste ?
Oui, le Vietnam, tourisme gigantesque. Nous n'avions pas mesure a quel point ce pays pouvait etre visite. J'etais persuade que la Thailande etait plus un nid a touristes que le Vietnam, mais au vu du nombre de voyageurs, j'avais tort. A Saigon, 5 rues entieres transformees en quartier occidental, car elles ne contiennent que des guesthouses et des bars. A Hanoi, des guesthouses partout. A Hoi An, dans la baie d'Along, a Hue, des centaines de groupes, des visites organisees, des bus en veux-tu en voila.

Pourquoi donc tant de monde ? Si le Vietnam est moins connue pour ses plages que la Thailande (a tort, parait-il), ce pays attire, par son histoire, un paquet de retraites : combien d'Americains, veterans ou fils de vets, combien de Francais, encore fascines par le parfum de l'Indochine, a-t-on croise, navigant par groupes dans les rues de Hoi An ? Impossible de savoir precisement.

J'avais dit que les bouibouis s'etaient adaptes a la presence des etrangers, par un systeme de doubles prix ; mais tous les dix metres on croise une agence de voyage, qui peut vous amener partout au Vietnam en bus, partout dans la region en tour organise, vous reserve des billets d'avion, de train, des taxis, des motos. Une concurrence incommensurable qui donne souvent le tournis.

Nous passons donc une heure a nous baigner dans la piscine de cet hotel pour voyageurs a petits budgets : sentiment etrange et delectable, l'impression d'etre un peu de trop !

Avalanche de nourriture et George B.
A cause notamment de nos maladies respectives, nous sommes un peu passes a cote de la grande cuisine du Cambodge et de la Thailande : nous nous sommes concentres sur des plats simples, de la cuisine de rue ou des restaurants de nourriture occidentale. Pas le temps, pas l'envie ou pas la motivation : en tout cas on le regrette deja un peu.

Nous avons donc pris la decision, a Hoi An, de ne pas nous laisser abattre : pas question, dans ce pays ou jusqu'ici l'on mange si bien, de ne pas reiterer les experiences indiennes (restaurant gastronomique de Noel) et nepalaises (restaurant du pere de l'amie de Razz). Nous decidons donc de nous orienter vers un etablissement de specialites locales de Hoi An, cense procurer des plats incroyables. Nous avons d'abord un peu de mal a croire que le Cafe des Amis conseille par notre guide est un restaurant de nourriture viet. Mais le patron est un vrai vietnamien, et nous enjoint a entrer, dans un francais quasi-parfait. Un menu ? ah non pas de menu, le menu est fixe, et on ne peut pas savoir a l'avance ce qu'on mangera !

Je suis un peu angoisse pour Aglae, qui a parfois des gouts culinaires... precis, mais elle prend son courage a deux mains, et dit "Entrons". La gigantesque photo de Georges Brassens, a l'entree, lui a peut-etre permis de sauter le pas. Qui sait.

Le patron du restaurant est tout simplement fou de la France, d'autant que vu son age, il a du vivre Indochinois avant d'etre Vietnamien. Nous entendrons donc pendant notre repas un CD entier de Brassens, puis un best-of de Brel. Voir des serveurs vietnamiens passer en chantant a tue-tete "le port d'Amsterdam" par-dessus la chanson, avec l'accent vietnamien, est une experience tout a fait memorable.

(bien entendu, le restaurant est rempli a ras-bord de fap, ie de Francais, aussi charmes que nous)

Charmes ? En effet, l'avalanche de nourriture (6 plats) qui se deverse sur notre table est bouleversante. Insolents raviolis de crevette parfumes, fins nems, poissons en sauce au sourire desarmant, nouilles ravissantes, soupes de poissons tumultueuses, seduisantes cremes caramel (specialite du Vietnam, sans rire), mysterieuses fritures et calamar rigolard. Aglae ne regrette pas son saut dans le vide ! D'autant que le patron la ressert en creme caramel, vraissemblablement au courant que ladite demoiselle se regale du sucre. Je reste vigilant face a cette tentative vicieuse pour charmer Aglae.

Nous rentrons a la maison plies en deux, tant nos ventres sont pleins et crient a la reddition. Le Vietnam nous ravit les yeux, et la langue.

2 commentaires:

  1. En même temps, il ne faut pas s'étonner. Il fait désagréablement chaud et humide toute l'année, les gens sont désagréables, les filles ne couchent pas avant le mariage, il n'y a ni plage sympa ni jungle intéressante… s'il y a tant de touristes au Vietnam, c'est bien évidemment pour la bouffe !

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  2. Aglaé et Charles= des français type en voyage: quand ça râle pas, ça se goinfre!
    Profitez en bien tanst que le transibérien fait pas payer de surcharge aux obèses pour le retour.

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