26 janvier
lendemain de notre épique trajet en Harley Davidson (ou presque), nous nous mettons en route pour Si Phan Done, les 4000 Iles : il ne s'agit pas d'aller se faire dorer la pilule à la mer, assez absente du territoire laotien (mais prenez une carte bon Dieu !), mais d'aller visiter (certains diront "glander") une région, près de la frontière cambodgienne, où le Mékong est d'une largeur insensée (14 km en saison pluvieuse), et révèle, .lors de la saison sèche (c'est la notre) une foultitude d'iles et d'ilots, parfois constitués d'un seul arbre !
lendemain de notre épique trajet en Harley Davidson (ou presque), nous nous mettons en route pour Si Phan Done, les 4000 Iles : il ne s'agit pas d'aller se faire dorer la pilule à la mer, assez absente du territoire laotien (mais prenez une carte bon Dieu !), mais d'aller visiter (certains diront "glander") une région, près de la frontière cambodgienne, où le Mékong est d'une largeur insensée (14 km en saison pluvieuse), et révèle, .lors de la saison sèche (c'est la notre) une foultitude d'iles et d'ilots, parfois constitués d'un seul arbre !
On peut loger sans problème sur les iles permanentes, où des petits villages très calmes sont rapidement en train de se constituer en complexes touristiques de choix.
Tout ça fait évidemment très envie, sauf qu'il faut déjà rejoindre une des iles, ce qui nous a pris entre 5 et 6 heures. Pourquoi tout ce temps, pour un trajet de 100 km environ ?
A part les minibus touristiques bondés d'Anglais en mini-jupes, il n'existe aucun service de bus entre Pakse et Si Phan Done : la seule chose qui part de la gare routière étant des sawngthaew (je ne connais pas la prononciation exacte), c'est-à-dire d'immenses tuktuk/pick-up, dans lequel viennent s'entasser un flot de Laotiens : enfants, vieillards, adultes, mais aussi sacs de piments, de pommes de terre, paniers multicolores, bagages sur le toit. Le tout donne l'impression d'un monstre du Jurassique très bruyant, dans lequel viendraient s'engouffrer une multitude d'asticots (nous). L'ambiance est décoiffante mais très sympathique, surtout lorsque, à chaque arret, on voit des hordes de femmes, les bras chargés de brochettes, courir après notre engin ralentissant, en hurlant "10 000 kiiiiiiiiiiiips!"
Un Américain, un Canadien, une Espagnole et deux Francais
Le pays étant silloné par les touristes, nous ne sommes pas les seuls Blancs dans le bidule : en face de nous (il y a trois bancs, donc tout le monde se fait face, dans une promiscuité que la chaleur ne rend pas des moins pénibles), nous faisons la rencontre de Sylvia et Josh, absolument charmants, qui nous accompagnerons pendant 2 jours.
Josh est un Américain délirant sans cesser d'etre gentil, qui fait un tour du monde en solitaire pendant 8 mois. Après l'Amérique du Sud, il fait le tour de l'Asie avant d'investir l'Inde et l'Europe. Il est né a Las Vegas et a grandi et a tenu un hotel casino a Reno (ça pose un personnage). Il est bourré d'anecdotes et de blagues, et semble avoir fait voeu de tester toutes les drogues de tous les pays qu'il traverse.
[CMA: non ça n'est pas notre but, maman ! oui la drogue c'est MAL]
Sylvia est peut-etre encore plus adorable : elle vient de finir sa formation de guide a Barcelone, parle couramment l'espagnol, l'anglais sans trop d'accent, le français sans AUCUN accent, le catalan, et apprend le Chinois depuis 9 ans. Tout comme nombre de gens que nous croisons au Laos, elle fait des études en Chine, et profite des longues vacances du Nouvel An Chinois pour visiter l'Asie du Sud-Est.
Très rapidement nous rejoint aussi Joe, aussi appelé Angry Joe, jeune Canadien anglophone des plus raleurs, professeur d'électronique au Vietnam : il se plaint qu'il n'y a pas de bus, que pour venir depuis Saigon c'etait long, qu'il fait chaud, que le trajet est long : bref, pendant les 24 heures que nous passerons ensemble, il se plaindra en continu. Un personnage agréable, donc, qui se révèlera pourtant assez sympathique à la longue.
Nous alternons sans arret entre l'anglais, le francais, l'espagnol (Josh parle couramment espagnol, pas nous), et je tente de leur apprendre les bases de mes bases en lao : tout ca donne le vertige, un vertige des plus agréables - et des plus droles, lorsque par inadvertance nous parlons francais à l'Americain ou au Canadien.
Le trajet est particulièrement vivant, drole, mais aussi long et pénible, notamment parce que nous crevons deux fois, et qu'il faut descendre sous une chaleur cruelle, le temps que l'équipe du bus change le pneu (tout le monde a l'air de trouver ça normal). Lorsque nous attendons, des femmes agitent des brochettes de foies de volaille en continu sous notre nez - je manque défaillir.
Surtout, les bancs en bois nous font de curieux effets : nous sentons nos fesses s'applatir à la vitesse de la lumière, et il faut essayer de se lever à moitié pour qu'elles reprennent leurs rondeurs habituelles, avant de se rasseoir avec douleur. Quant aux Laotiens, ils dorment tous, malgré les nombreuses conversations multilingues que nous entretenons avec Josh, Sylvia et Angry Joe.
Finalement, nous arrivons devant le Mékong. On décharge les salades et les piments, et nous voilà partis pour une des 4000 iles !!!
Surtout, les bancs en bois nous font de curieux effets : nous sentons nos fesses s'applatir à la vitesse de la lumière, et il faut essayer de se lever à moitié pour qu'elles reprennent leurs rondeurs habituelles, avant de se rasseoir avec douleur. Quant aux Laotiens, ils dorment tous, malgré les nombreuses conversations multilingues que nous entretenons avec Josh, Sylvia et Angry Joe.
Finalement, nous arrivons devant le Mékong. On décharge les salades et les piments, et nous voilà partis pour une des 4000 iles !!!
Consacrer seulement 24h dont 12 de bus spécial fesses raplaplas à lézarder dans 4000 îles, quand on part 6 mois n'est-ce pas un peu bêêête ?
RépondreSupprimersuggestion médico-illégale que je me permets de soumettre à l'honorable assemblée des lecteurs, ayant le privilège de connaitre un tout petit peu la suite: la stupéfiante infection intestinale qui vous est, par la suite, remontée à la gorge dans la souffrance et la fièvre, n'aurait-elle pas été favorisée par une fragilisation sournoise et excessive de vos popotins sur les bancs du "truckshow" ?
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