vendredi 20 février 2009

Dans l'oeil du cyclone...

1er fevrier

Apres 3 jours un peu durs, je me reveille en forme. Ouf! Je me dis alors que c'est dommage, que je suis passee a cote de Phnom Penh, mais que bon 3 jours a se trainer sur 6 mois de voyage, c'est le prix a payer. J'avais miraculeusement profite de Delhi avec une infection pulmonaire, alors tant pis pour Phnom Penh!

Le souvenir qui m'en reste est surtout la visite du S21 dont Charly a deja parle. Le travail de memoire reste entieremment a faire dans ce pays: toutes les personnes de plus de 30 ans ont vecu le genocide, et pourtant, seuls les etrangers visitent le S21. Personne n'a encore ete juge et on cherche encore des charniers pour essayer de denombrer le nombre reel de victimes... Les temoignages des anciens bourreaux sont saisissants car ils se considerent tous comme des victimes. Pas un n'exprime le moindre regret: "je n'avais pas le choix". On mesure a quel point les grands proces de Nuremberg et de Tokyo ont, meme imparfaitement, permis a l'Europe de faire son travail de memoire. Au Cambodge, ni les bourreaux, ni les victimes n'ont ete reconnus.

Au programme: Pop Khmere et film d'action
Nous embarquons a bord d'un bus a destination de Siem Reap, la ville a cote de laquelle se trouvent les temples d'Angkor. Nous apprecions enormement d'etre dans un bus local, entoures de cambodgiens. En effet, les laotiens se deplacant peu, nous etions toujours entoures de touristes dans les bus locaux du precedent pays. Cela nous a permis de faire des rencontres sympathiques, mais apres le bus touristique/arnaque pour arriver a PP et notre difficulte a nous immerger dans la ville, nous sommes contents d'etre les seuls touristes.

Des clips de pop khmere degoulinante passent en boucle. Nos oreilles agueries les differencient facilement de la pop lao (la qualite est un poil meilleure), et nous reconnaissons meme le hit du moment, que des amateurs avaient interprete la veille, a la radio-crochet du marche de nuit de PP. C'est un enieme chanteur a la coupe ridicule, pas viril pour 2 sous, qui se lamente de ne pas etre aime par l'elue de son coeur, de preference sous la pluie. Absolument tous les clips racontent cette meme histoire: en Asie, avoir le coeur brise rend sexy!

Mais le meilleur reste a venir: un film d'action thai nationaliste (Born to Fight). Un village est pris en otage par des mechants militaires et apparemment, tous les villageois sont alles aux jeux olympiques. Ils se battent sur des poutres, des barres fixes et paralleles, en faisant du foot ou bien sur de la boxe thaie. C'est tres drole mais ca devient completement hilarant quand le heros, crible de balles, se releve miraculeusement apres avoir regarde une piece de monnaie. Pourquoi? Mais parce que sur la piece, il y a le Roi de Thailande! Il la glisse alors sous le bandana qui sertit son front et tue les mechants un a un!

Il faut savoir qu'en ecrivant ces sarcasmes sur la monarchie thaie alors que je suis encore en Thailande, je risque 7 ans de prison pour crime de lese-majeste!


Le trajet passe donc vite, je me sens mieux, nous avons le sourire aux levres et nous nous disons que nous allons enfin profiter du Cambodge!

grave erreur...



The poisse is back!

Notre Lonely Planet nous indique que la station de bus n'est pas loin du centre-ville de Siam Reap. Nous refusons donc allegrement les offres des tuk-tuk et commencons a marcher sous le soleil, avec nos gros sacs. Au bout d'un moment, nous realisons que la gare routiere a du etre deplacee. Je propose de continuer a marcher, car aujourd'hui mes jambes me portent! Croisements apres croisements, la ville semble s'etendre a l'infini et le centre reste invisible. Au moment ou nous allons abandonner, nous reperons ou nous sommes sur la carte du Lonely Planet. Nous nous disons que puisque nous avons deja tant marche, autant faire a pied les 600m qui restent jusqu'a notre guesthouse...

Sauf que nous nous perdons et tournons en rond, toujours avec nos sacs sur le dos, leurs poids semblant augmenter a chaque pas. Quand nous atteignons notre guesthouse, nous avons marche 1h15 et nous sommes degoulinants et epuises. Entre mon entetement a continuer a marcher au debut et Charly qui a loupe un croisement, c'est l'echec total!

A toute chose malheur est bon : juste avant d'atteindre notre pension, nous croisons par hasard Delphine et Hubert, les amis de Davy avec qui nous avions dine a Phnom Penh.

Apres nous etre rafraichis, nous les retrouvons pour diner, et convenons de nous retrouver le lendemain a 7 h afin de partager un guide. Je m'etais auparavant perdue pour aller au resto-point de rdv, et j'avais par la meme occasion indique le mauvais chemin a un etudiant italien, Anton, qui decide de se joindre a nous, et pour le diner, et pour le guide.

Nous nous ecroulons dans notre chambre qui est plutot propre mais ressemble vraiment a une chambre d'hopital.

C'etait un signe...

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