lundi 9 février 2009

Phnom Penh jour 1 - visas, mutilés et restos chics

28-29 février

Après notre long voyage, nous nous retrouvons dans le quartier des restos pour expatriés de Phnom Penh, sans endroit où dormir.

(comme d'habitude)

Et bien sûr, Aglaé et moi sommes affamés. Nous nous posons donc dans un restaurant avec tous nos bagages, image assez suprenante j'imagine, car le restaurant est assez lounge-sympa, avec meubles en rotin et menus faussement personnalisés. Le temps de manger et de faire sécher notre sueur, et nous voilà repartis. La rue qui longe le Mékong, qui reste inexplicablement caché derrière des barrières, est très sympathique, avec ses bars designs et ses restaurants à bougies, mais y manque une identité cambodgienne, un petit quelque chose au moins, qui donnerait l'impression d'être autre part qu'à Nice ou Marseille. Le harcèlement permanent des tuk-tuks, à peine moins fort qu'en Inde, nous rappelle toutefois que nous sommes en Asie.

Nous en prenons un pour tomber dans le quartier des routards où, après plusieurs pensions pleines, nous trouvons un petit hôtel où nous pourrons nous écrouler. Avant de nous coucher, nous croisons dans les escaliers un vieux monsieur blanc qui monte avec une Cambodgienne un peu vulgaire et habillée serrée. Le monsieur a l'air gêné, quant à nous nous comprenons que la prostitution ne s'arrête pas à la frontière de la Thaïlande, et que les grandes campagnes anti-prostitution affichées dans toutes les pensions au Laos avaient vraisemblablement eu plus d'effet là-bas qu'ici, où les expatriés et les touristes sont nombreux et fort souvent riches.

Aux frontières du riel
Comme à l'accoutumée, il est de mon devoir de vous initier à la monnaie du nouveau pays que nous traversons. Après le kip, voilà une nouvelle monnaie fantoche dont personne ne voudra hors du pays : le riel. Pour faire un euro, il faut environ 6000 riel, mais le seul taux qui compte, c'est le cours du dollar.

Au Cambodge tout peut être payé alternativement en riel ou en dollars, et on pourra vous rendre la monnaie dans les deux devises, en dollars pour les grosses sommes, en riel pour faire l'appoint de cents (uniquement des dollars en billets). Si le cours naviguait à notre passage autour de 4200 riels pour 1$, dans la rue, tout le monde applique, par simplicité, et non pas par escroquerie, le taux de 4000 riels - c'est-à-dire que le taux est toujours le même dans les deux sens.

Cela donne lieu à des conversions intensives, et ce à chaque achat, d'où de fréquentes "erreurs" de calculs, parfois véritables, parfois un peu exagérées, sans que l'on sache jamais s'il s'agit d'une arnaque ou pas (un restaurant sur deux se sera "trompé" pendant notre séjour, soit dans le compte des additions, soit en rendant la monnaie, bizarrement toujours en leur faveur).

Comble du n'importe quoi, le pays est constellé de distributeurs automatiques de billets, et aucun d'entre eux ne délivre autre chose... que des dollars !


Rencontre avec Davy
Le lendemain, nous trouvons une pension familiale plus tranquille puis allons retrouver mon ami Davy, celui qui devait-nous-loger-mais-en-fait-non, autour d'un déjeuner en ville. Davy est venu au Cambodge pour donner des cours/ateliers de vidéo, afin d'apprendre à des jeunes de différents milieux sociaux comment on fait un film. Dans un pays sans cinématographie, à part celle du documentariste Rithy Panh, et sans école de cinéma, il est pour lui important de montrer aux jeunes que faire des films est possible, même pour eux.

Il donne donc des cours à des jeunes défavorisés, à des jeunes issus du lycée français, et à des moins jeunes de l'université. Son but secret : trouver quelqu'un de doué, lui donner la flamme, puis pourquoi pas produire ses films. Il s'investit auprès de nombreuses associations pour filmer leurs activités et trouver des enfants à qui donner ses cours, ce qui fait qu'une semaine seulement après son arrivée, et alors qu'il ne parle presque pas khmer, il est déjà quasiment débordé. Films, montages, cours à préparer, à donner, il ne sait plus où donner de la tête mais réservera tout de même les deux prochains jours pour visiter la ville avec nous.

L'après-midi, nous faisons faire nos visas pour le Vietnam, où nous nous rendons un mois plus tard, opération qui ne prendra qu'une heure à peine. Pour nous rendre à l'ambassade, nous expérimentons un moyen de transport très courant là-bas, qui va enchanter le Club des Mamans Affolées,

le moto-dop, ou moto-taxi

Dans Phnom Penh, personne ne marche. Les expat' prennent des tuk-tuks qui ne se privent pas de demander des sommes plutôt ahurissantes vu le niveau de vie, les Cambodgiens prennent leurs vélos, leur scooter, ou bien les moto-taxis. Le conducteur s'arrête à côté de vous et vous demande si vous voulez un taxi, négociation, et hop, vous montez derrière lui, seul ou à deux.

Ce qui peut sembler un peu terrifiant au premier abord (les conducteurs ont un casque, mais pas les clients) n'est en fait pas très dangereux : les conducteurs sont non seulement très expérimentés, mais en plus ils ne roulent pas vite, et ne font pas trop pencher leur moto dans les virages.

Le seul véritable risque, c'est que les conducteurs de moto-dop, très contents d'avoir un client, font toujours mine de comprendre quand vous leur indiquez une destination. Davy, notamment, a passé plusieurs heures à errer dans la ville, sur une moto que le conducteur ne savait pas où il fallait conduire. Aucun d'entre eux ne connaît la ville, le nom des rues, les bâtiments célèbres...

Dîner entre Français, encore
Juste après nos retrouvailles l'après-midi avec Davy, nous avions croisé deux amis à lui, par hasard, dans les rues de Phnom Penh. Des amis très sympathiques qui faisaient un voyage de 3 semaines au Vietnam, et qui avaient été tellement dégoûtés du pays, qu'ils avaient préféré obliquer vers le Cambodge.

Nous les retrouvons le soir même dans le Riverside, toujours ce même coin avec restos pour expatriés, qui commence légèrement à nous porter sur les nerfs, d'autant qu'il est entouré de nombreux "salons de massage" aux vitres teintées, devant lesquels attendent des filles courtes vêtues. Certes les restaurants sont tous vraiment sympa, super ambiance, bougies, etc, mais, on n'a vraimnet pas l'impression d'être au Cambodge, d'autant que la plupart de ces restaurants ne sont pas tenus par des gens du coin !

Dîner très sympa toutefois, le couple de Français, Delphine et Hubert, nous donnant moults informations cruciales pour éviter de se faire gâcher le voyage au Vietnam.

Au retour, Aglaé se sent mal d'un coup, et sa température monte d'un coup à 39°C. Et là ce fut le début du n'importe quoi.

4 commentaires:

  1. « Juste après nos retrouvailles l'après-midi avec Davy, nous avions croisé deux amis à lui, par hasard, dans les rues de Phnom Penh. »
    Il faut savoir que, même à Phnom Penh, on n'est jamais à l'abri de rencontrer des amis de Davy dans les 10 minutes.

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  2. toujours la petite ligne de suspense à la fin du blog "et là, ce fut le début du n'importe quoi", trois petits points de suspension, début du suspense avant un silence de plusieurs jours...
    y'a pas à dire, niveau narration, il s'y connait le frangin !
    toujours aussi agréable à lire ces petits récits de voyage.

    une grosse bise sur vos nez

    juju

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  3. les distributeurs au cambodge donne autre chose que des dollars et ce sont des riels. Mais il faut juste savoir utiliser un ATM pour ca...

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