vendredi 19 décembre 2008

Days of Heaven in Vizag !













Vishakapatnam n'est pas qu'une ville au nom interminable. C'est une des principales villes de l'etat de l'andrah Pradesh, une station balneaire delabree doublee d'un port de gigantesques bateaux, et accessoirement une etape indispensable pour Aglae. En effet, une association de sa ville natale, Thonon, qu'elle et sa famille parrainent depuis des annees, est principalement implantee la-bas. Ses createurs, Andre et Helene, y passent la moitie de l'annee.

Par contre, des touristes europeens, nada. Le dernier qui y a mis les pieds, en 1967, s'etait trompe de train.

Nous arrivons fourbus apres le voyage en train epique dont a parle Aglae. La terre tremble a chaque eternuement de sa part, et nous commencons serieusement a douter de l'efficacite de nos antibiotiques.

A Vizag (surnom du coin), il y avait UN couchsurfer, tres dispose a nous accueillir. Il avait l'air d'avoir une belle maison, mais nous ne nous attendions pas un accueil aussi incroyable. A la gare, son chauffeur nous attendait, un petit etre aux lunettes rondes et a l'air farouche, qui nous a fait monter dans un impeccable 4X4 blanc. La demeure ou il nous emmene se trouve au cinquieme etage d'un immeuble sur le front de mer. En gros c'est comme avoir un appartement qui donne sur la Promenade des Anglais a Nice.

Immense maison, baie vitree infinie qui donne sur une terrasse avec une balancelle. Nous avons a peine le temps de nous extasier que voici Amar, notre hote, qui se leve de son canape.

Je me dois de decrire Amar. Il s'agit d'un homme de la fin de la quarantaine, un peu degarni, que nous verrons toujours en calecon pendant nos quatre jours sur place. Amar nous explique qu'il est un heritier d'une grosse entreprise textile, mais qu'il prefere s'occuper de sa start-up de software. Amar est une pile d'energie, toujours pendu a son telephone portable et son laptop, toujours en discussion avec New York et Londres, ou d'autres developpeurs font leurs retours sur les logiciels qu'il developpe. Notre hote parle en faisant de grands moulinets avec ses bras, il parle vite et fort, d'un tres bon anglais, il est d'une gentillesse rare. Apres nous avoir force a nous coucher ("mmmmh... first you get rest, and then you get lunch and mmmmh... Charles, you take a beer ? No you get rest first, ok, as you like"), nous avons decouvert que nous avions atteint le paradis.

Amar est un roi en slip. Outre son driver, il a un homme de menage muet, une cuisiniere et son mari (qui habitent a l'etage au-dessus et que nous ne verrons jamais), et surtout Hari, son homme a tout faire, serveur incroyablement sympathique, qui nous semblait monte sur ressort tellement il dodelinait de la tete (cf message sur les mouvements de tete indiens). Il fallait voir Amar, a tout instant, hurler "HARI' et voir celui-ci arriver en hochant de la tete, pret a recevoir ses ordres. Il y a meme une fois ou Amar a demande a Hari de regarder le match de cricket, devenu intense (un match de cricket ca dure 5 jours, pour info), pendant qu'il allait aux toilettes, pour etre sur de ne rien rater.

Il est temps maintenant de faire une liste des gentillesses qu'il nous a prodiguees pendant les quelques jours sur place. Ce sera plus parlant et moins lassant qu'un recit circonstancie :
- il nous loge dans une de ses guest rooms, immense chambre climatisee, avec meme du papier toilette dans la SDB, et vue sur la mer bien sur
- il nous prodigue les repas les plus delicieux que nous ayons mange. Des currys, des crepes indiennes, a en crever. Il a meme demande a sa cuisiniere d'y aller mollo sur les epices pendant notre sejour.
- il a ordonne un repas special malade pour Aglae, lorsque son etat empirait : soupe + plats europeens (pates et pain)
- il a fait installer un lecteur DVD dans notre chambre pour qu'on puisse voir des films depuis notre lit (je ne vous parle pas de sa DVDtheque)
- il s'est occupe de la prise en charge medicale d'Aglae : auscultation express chez son ami medecin, radios, medicaments qu'allait chercher le chauffeur pendant que nous rentrions a la maison
- Il a fait installer un eeePC, petit ordinateur portable, pour que nous ayions un acces Internet permanent !
- il etait pret a nous laisser appeler en france depuis ton fixe
- il a mis son chauffeur a notre service
- il a fait laver et repasser tous nos vetements
- il y avait de la vodka et de la biere a volonte pour moi
- Il a fait acheter une Road Map de Vizag pour moi

Tout ca avec le sourire, toujours en calecon, toujours installe sur son trone, et sans jamais se lever. Nous n'en revenions pas, et dans l'etat d'aglae, a qui on a finalement detecte une infection pulmonaire, c'etait l'ideal dont personne n'aurait jamais ose rever.

A cela il faut aussi ajouter les grandes discussions philosophiques, les explications sur les regles du cricket, etc. Toujours avec des grands gestes et des hurlements.

Du cote moins milliardaire de notre sejour, nous avons aussi rencontre les patrons de l'association mentionnee plus haut, et Aglae a surtout enfin rencontre en personne Rawena, sa filleule qui a grandi en meme temps qu'elle. Apres des debuts un peu froids, celle-ci, avec la complicite de sa mere (il fallait bien etre deux vu qu'elles faisaient un metre chacune), nous a organise une journee de visite complete de l'ecole aidee par l'association et de la ville de Vizag : buffet offert au Grand Bay Hotel, le palace chic de la ville, un taxi paye a la journee pour nous trimballer avec toute sa famille, un tour de bateau a Rushi Konda, plage eloignee de la ville, des thes et de cafe offerts de force.




Nous sommes meme montes en haut d'une montagne qui offrait une vue spectaculaire sur la ville et sa baie, et ils nous ont d'autorite place dans un petit train tres absurde, qui faisait le tour de la colline a 3 km/h, pendant 5 minutes, le temps d'observer plus de paysages et quelques couples caches qui se faisaient des calins dans la foret.

L'ecole de Rawena
Pourquoi tant d'amour me direz-vous ? Je pense que notre charme explique pas mal de choses.

Nous sommes repartis remontes et soignes de cette ville, direction Delhi ! Et c'en etait fini de l'Inde du Sud. Le depart etait triste, tant cette partie calme et moins pauvre du sous-continent nous avait charme.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire