mercredi 6 mai 2009

Tokyo-Nikko : ambassade paumee, planning rate, temps perdu !

30 mars

Avant de partir de Tokyo, il nous fallait passer par l'ambassade de Mongolie, afin d'obtenir notre tout dernier visa du voyage. Une chance, l'ambassade etait toute proche de notre love-hotel.

Tout le quartier des love-hotels, une fois le jour leve, donne l'impression de subir une grande gueule de bois. Les facades sont tristes, un peu grises. Malheureux.

Quand je dis "toute proche", a propos de l'ambassade, je veux dire qu'elle etait proche a vol d'oiseau. A vol d'un oiseau qui sait ou aller, de surcroit. Le probleme est que trouver une adresse au Japon, hors des tres grandes avenues, releve de la quete d'une vie. Le pays inventeur du go a trouve un jeu encore plus complique en refusant de donner des noms a ses rues.

Manque d'adresse evident
En fait, une adresse japonaise se presentera de la facon suivante : 3-5-7, Kamiya, Shibuya-ku, Tokyo, par exemple. L'endroit que vous cherchez se trouve donc dans le grand district de Shibuya de Tokyo. Il faut chercher le sous-district de Kamiya, lui-meme divise en plusieurs sous-sous-districts, portant chacun des numeros : il faudra donc chercher Kamiya-3, puis le bloc de maisons numero 5, puis faire le tour du bloc jusqu'a trouver la maison portant le numero 7. Tout ca est encore complique par le fait que dans de nombreux quartiers, les numeros de blocs et de maisons ne se suivent pas dans le sens des aiguilles d'une montre, mais par ordre de construction. Et les numeros des blocs et des maisons n'apparaissent pas tout le temps sur les facades...

Meme avec une carte ultra-precise, ce que personne ne possede, trouver une adresse est donc un cauchemar. Les policiers, postiers et tenanciers de magasins sont donc specialement formes pour guider les gens, car bien evidemment meme les Japonais sont completement perdus des qu'ils sortent de leur pate de maison. Etrange complication dans une societe ou tout est toujours fait au plus simple...

Dans notre cas, il nous a donc fallu demander a un caissier de 7-Eleven (equivalent du 5 a 7). Le type, tres sympa, sort un immense livre rapiece, ou chaque page est une carte (en miettes) de bouts du district.

Grace a lui, nous trouvons l'ambassade, nichee au milieu d'un quartier residentiel calme. Les quartiers residentiels calmes, faits de milliers de maisons a 2 etages, composent environ 80 pour 100 de la surface totale de chaque ville japonaise, Tokyo y compris. On se retrouve dans des rues vides, avec pas vraiment de trottoirs mais pas vraiment de circulation non plus, des arbres partout. Fait surface l'impression d'etre en lointaine banlieue, et ce en plein coeur de la plus grande ville du monde. Quelques rares magasins, des restaurants mysterieux aux portes closes, et puis vous prenez une ruelle, et d'un coup vous vous retrouvez dans une avenue gigantesque, avec du bruit, des grands centres commerciaux, etc... Le Japon, ou l'art du contraste dans le contraste dans le contraste.

La Mongolie, un pays hyper organise
Lors de nos recherches, nous avions ete assez surpris de voir que la Mongolie etait un pays completement minable dans ses relations avec les pays etrangers : ambassades rares, souvent en train de fermer ou deja fermees, jamais un site internet, aucun numero pour appeler, etc. Nous avions meme passe une bonne minute a rire devant l'adresse mail de l'ambassade mongole en Chine, hebergee chez Hotmail.

La surprise est donc minime lorsque nous trouvons ladite ambassade a Tokyo, nichee au milieu de petites maisons, un petit truc tout calme. Le monsieur a qui nous donnons nos papiers ne semble pas voir passer grand-monde et ne parle ni anglais, ni japonais, ni rien. Il s'adresse a nous dans quelque chose qui ressemble a du russe, ou du mongol - on ne sait. Une impression generale tres serieuse, donc.

Attends on est quel jour cherie ?
Apres cette formalite bien etrange, depart pour Nikko, petite ville nichee dans la montagne et qui compte parmi les plus beaux temples du Japon. Pendant le trajet en train nous realisons que nous qui croyions etre tres organises avons completement confondu les dates de notre sejour. Cela fait que nous arrivons a Nikko un jour trop tot, et que notre auberge n'est reservee que pour le lendemain soir. Catastrophe !

La ville de Nikko est tellement paumee qu'elle ne s'embarrasse pas de la mode occidentale, mais prefere plutot vivre a la japonaise : lorsque nous descendons du train, il a beau etre 19h30, tout est ferme. On se croirait a 4 heures du matin tant la ville semble assoupie. En y ajoutantune nuit noire et un froid particulierement mordant, nous sommes un peu terrorises a la perspective de dormir dehors a cause d'un melange de pinceaux. Par miracle, l'auberge a laquelle nous telephonons des notre arrivee conserve encore des lits disponibles.

Longue attente dans le froid pour attraper un bus en direction de notre pension (il y en a un toutes les heures). Une fois arrives, nous decouvrons le syndrome du Japonais surpris : la tenanciere assez agee est tres froide envers nous. Elle nous fait sentir qu'elle n'aime pas etre prevenue au dernier moment, et nous nous demandons ce que ca aurait ete si nous n'avions pas appele.

Tres rapidement cependant, a force de sourires, la glace se brise, et lorsque nous arriverons au petit-dejeuner tout decoiffes, le lendemain matin, notre degaine la fera tellement rire qu'elle deviendra d'un coup adorable a notre egard.

Quant a l'auberge, elle est typique a mort : les lits sont caches dans des alcoves de bois, on s'enfonce dans des tunnels creuses sous des metres de couettes, un grand bain a la japonaise nous attend. Nous discutons un moment avec un Espagnol flegmatique, allons manger dans le seul restaurant encore ouvert de la ville (il est 20h30, tous ferment a 20h), et rentrons nous blottir sous les couettes.

Dans tout long voyage il y a des journees un peu perdues...

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