vendredi 19 octobre 2012

Fin du voyage

Plusieurs de nos amis nous ont récemment fait part d'un problème de taille : d'après ce blog cela fait trois ans que nous sommes coincés dans le Transsibérien.

C'est à vrai dire une situation problématique. Il faut donc finir ce blog un peu rapidement, même s'il est hautement probable que personne ne lira ce dernier billet.


 Des 5 jours de notre dernier tronçon de Transsibérien, nous gardons des souvenirs diffus. Des bouleaux, par centaines, par milliers, par millions, une armée sans fin de boulots qui tous nous ont salué à notre passage. Des steppes sibériennes, sans fin, de la boue, de la neige. Et au milieu de cet océan de boulots, quelques gares où nous achetions à manger, un peu stressés que le train reparte.

Et nos deux voisins de cabines, ou plutôt voisines : la petite Jénia et sa mère, dont aucune ne parlaient anglais (d'ailleurs la fille n'a jamais tout à fait cru qu'on ne parlait russe). Une incarnation de la Russie, aussi : une petite gamine blonde pleine de rêves, naïve, rieuse, et sa mère déjà éclatée par la vie, sérieuse, austère, ne souriant quasiment jamais, traversant cette Russie comme deux fugitives silencieuses.





Et finalement, après un continuum temporel assez tordu, dans la mesure où nous changions de fuseau horaire à peu près une fois par jour, dans la mesure où les horloges des gares donnaient l'heure de Moscou, qui ne correspondait pas vraiment à l'heure du Soleil, dans la mesure où l'horloge de notre train donnait l'heure d'hiver de Moscou au lieu de l'heure d'été, dans la mesure où nous mangions et dormions de manière aléatoire et répétée pour tuer le temps ; nous avons fini par atteindre la Belle et Grande Moscou.

Nous avons été accueillis par Marie, une amie d'Aglaé qui vivait alors à Moscou, et qui nous a aidés à nous repérer dans cette belle et grande capitale historique.



Nous gardons des souvenirs émus du cimetière de Moscou, où les statues les plus improbables surmontent les tombes des plus illustres Russes (ici, le Ministre des Télécoms Soviétiques).
 

Puis, avec un étrange sentiment qui mélangeait la hâte de revenir au pays et la tristesse de quitter ce pays qui était devenu le nôtre, et qui s'appelait Voyage, ou Mouvement, ou Dépaysement, nous avons atteint la France, pays oublié, rare, où les gens parlent français, paient en euros, et se déplacent dans des voitures. Ça faisait bizarre, nous étions heureux et amaigris. Charles avait des cheveux décidément trop longs. Sa mère et son grand-père étaient là pour nous accueillir. Nous avons enfin pu vider ces sacs qui ont été pendant 6 mois nos maisons, nos fidèles compagnons et nos plus précieux alliés.


Ce blog beaucoup trop long est enfin achevé. A bientôt pour un prochain voyage !

1 commentaire:

  1. Merde, vous auriez pu prévenir ! Ça fait 3 ans que je fais des allers-retours entre Pékin et Moscou, à la recherche de nouvelles de vous… Sinon, Charly, tu n'as pas cassé la figure au type qui a offert des fleurs à Aglaé ?

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